Bienvenue sur le site de
la Fondation Maurice Béjart!
Présidée par Mme Renée Auphan Fitting, la Fondation, créée par le chorégraphe, veille à la protection du nom
«Maurice Béjart» et gère les droits de son œuvre.
Elle soutient financièrement le Béjart Ballet
Lausanne, favorise les activités de l’Ecole-Atelier,
accorde des bourses à de jeunes
danseurs et danseuses stagiaires.
Le site de la Fondation Maurice Béjart perpétue
la mémoire d’un créateur visionnaire qui avait
révolutionné son art.
Ici avec Gil Roman
Vous visitez actuellement la version responsive du site de la Fondation
Maurice Béjart, où, pour des raisons de confort, nous vous proposons une expérience limitée en contenu.
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-alités
En tournée
Béjart enchante le Japon
Le Béjart Ballet Lausanne fera danser le Japon en cette deuxième partie de l’année 2024. Un périple artistique qui mènera les ballets de Maurice Béjart de Tokyo à Nishinomiya, en passant par Sapporo. “Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat”, “Adage pour deux” et le légendaire “Boléro” y seront présentés.
© BBL | Ilia Chkolnik
LA FONDATION
LA FONDATION
Créée en février 2007
par le chorégraphe,
la Fondation Maurice Béjart est présidée
par Mme Renée Auphan Fitting.
Elle veille à la protection du nom «Maurice Béjart» et gère les droits de propriété intellectuelle de son œuvre – chorégraphies, livres, films, etc.
La Fondation soutient financièrement le Béjart Ballet Lausanne. Depuis l’ouverture par le chorégraphe, en 1992,
de l’Ecole-Atelier Rudra Béjart, elle a favorisé son activité jusqu’en 2021, année de sa fermeture provisoire pour cause de refondation. Elle accorde des bourses, d’une valeur de 11’000 francs suisses chacune, à des danseurs/
danseuses stagiaires et finance, depuis 2016, le plan santé de la compagnie en mettant à sa disposition un suivi médical préventif sous la conduite de médecins, de spécialistes de la médecine du sport et de thérapeutes.
Bourses attribuées à
des danseurs et danseuses en 2021 et 2022.
Jule DEUTSCHMANN
Allemagne
Danseuse
Jule commence sa formation de danse au Gymnasium Essen Werden en Allemagne où elle obtient son diplôme en 2020 dans différents styles, ballet classique et contemporain, improvisation et répertoire. Durant cette période, elle fait ses premiers pas sur scène avec la compagnie Aalto Ballett Essen.
En 2021, elle est admise à l’École-Atelier et intègre le Béjart Ballet Lausanne en août de la même année en tant que danseuse.
Andrea LUZI
Italie
Danseur
Andrea commence la danse à l’âge de 13 ans dans sa ville natale, L’Aquila. En 2016, il entre à la Scuola di Danza Hamlyn à Florence, dirigée par Nicoletta Santoro, et obtient un diplôme de la méthode Cecchetti ISTD (Imperial Society of Teachers of Dancing). En 2021, il est admis à l’École-Atelier et intègre le Béjart Ballet Lausanne en août de
la même année en tant que danseur.
Emma FOUCHER
France
Danseuse stagiaire
Emma débute la danse à l’âge de 5 ans au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Annecy. Elle intègre par la suite le Conservatoire de Danse de Sainte-Foy-Lès-Lyon, puis l’Académie de danse Terpsichore dirigée par Brigitte Roman. En 2015, elle effectue une année de transition à l’École de danse de la Côte à Morges dirigée par Cécilia Mones Ruiz. L’année suivante, elle est admise au Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower de Cannes-Mougins.
Emma rejoint le Béjart Ballet Lausanne en avril 2022 en tant que danseuse stagiaire.
Carolina Fregnan
Italie
Danseuse stagiaire
Carolina a commencé la danse à l’âge de 4 ans dans sa ville natale, Trévise, en Italie. En 2017, elle entre à l’Accademia Teatro alla Scala de Milan, où elle obtient son diplôme en 2021. Elle poursuit sa formation en suivant le Trainee Program de l’European School of Ballet d’Amsterdam, sous la direction de Jean-Yves Esquerre.
En août 2022, Carolina rejoint
le Béjart Ballet Lausanne en tant
que danseuse stagiaire.
MEMBRES DE LA
FONDATION
Présidente
Mme Renée Auphan Fitting
–
Les Membres
Mme Carla Heuvelmans Perret
Mme Anne Hebeisen
Mme Marie-Claude Jequier
M. Michel Pierre Glauser
M. Stephane Lagonico
M. Jean Lermier
M. Hugo Vergez
–
Secrétaire de la Fondation
Mme Marie-Thérèse Jaccard
–
PROPRIÉTÉS,
DROITS,
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RICE
BÉJ
Maurice Béjart est
né le 1er janvier 1927
à Marseille.
Fils du philosophe Gaston Berger, il perd sa mère, Germaine Capellières,
à l’âge de sept ans.
Il lui dédiera son ballet Casse-Noisette, créé à Turin, le 4 octobre 1998.
Auteur d’une œuvre protéiforme et vision-naire, il a révolutionné le monde de la danse contemporaine et contribué à la rendre populaire. Parmi ses créations les plus marquantes, citons Boléro, L’Oiseau de feu, Le Sacre du printemps,
Le Presbytère, Messe pour le temps présent, Dibouk.
«Ma vie est faite de mutations plutôt que de coupures, disait-il. J’ai commencé avec un tout petit groupe qui est devenu les Ballets de l’Etoile. Ceux-ci se sont transformés en Ballet-Théâtre de Paris qui a donné naissance au Ballet du XXe siècle. Sa création a marqué le début d’une compagnie et la continuation d’une autre. J’ai l’impression que le Béjart Ballet Lausanne, tout en prolongeant quelque chose, indique aussi le début d’autre chose.»
Maurice Béjart a signé des mises en scène pour le théâtre et l’opéra, publié de nombreux livres et réalisé des films.
Il disparaît à Lausanne le 22 novembre 2007, un mois avant la première de ce qui sera sa dernière chorégraphie, Le Tour du monde en 80 minutes.
Gil Roman, qu’il avait désigné comme son successeur, prend la direction de la compagnie.
Il préside la Fondation Maurice Béjart.
en10dates
1927
–1er janvier. Naissance à Marseille de Maurice-Jean Berger. Fils du philosophe Gaston Berger et de Germaine Capeillères, En hommage à Molière,
il choisira le patronyme de l’épouse de l’homme de théâtre, Armande Béjart. Sa mère meurt alors qu’il n’a que sept ans. Le ballet Casse-Noisette créé au Teatro Regio de Turin, le 4 octobre 1998, lui est dédié.
Sur prescription médicale, premiers cours de danse pour «fortifier son corps malingre». Maurice, qui rêvait de devenir torero, obtient une licence de philosophie au terme de ses études secondaires
et universitaires
1945
–Entrée, à 14 ans, dans le corps de ballet de l’Opéra de Marseille. Poursuit sa formation de danseur classique à l’Opéra de Paris avec Mesdames Roussanne, Ljoubov Egorova et Léo Staats.
Travaille avec Janine Charrat et Yvette Chauviré.
Il témoignera de ces années d’apprentissage dans
La vie du danseur racontée par Zig et Puce.
Saison au Ballet de Vichy, tournées en France, Belgique, Suisse, Suède et, en Angleterre,
avec l’International Ballet. Première chorégraphie:
Petit page, solo (Rouen).
1948
–Roland Petit l’engage dans sa compagnie,
Les Ballets de Paris.
1955
–Le Théâtre de l’Etoile, compagnie fondée par Maurice Béjart et Jean Laurent, crée le 25 juillet 1955
Symphonie pour un homme seul.
Ce ballet, qui sera repris au Festival d’Avignon en 1966, marque de manière exemplaire les débuts de Béjart chorégraphe: subtile alchimie danse classique et moderne, langage théâtral, musique concrète de Pierre Schaeffer et Pierre Henry.
1959
–Bruxelles, Théâtre de la Monnaie,
Le Sacre du printemps, par le Ballet Théâtre de Paris.
Enorme succès.
1960
–Mort dans un accident de voiture, le 13 novembre,
de son père Gaston Berger.
Bruxelles, Théâtre de la Monnaie:
naissance du Ballet du XXe siècle.
1961
–Création du Boléro. Rôle-titre Duskas Sifnios.
Lui succéderont Tani Bari, Suzanne Farrell, Angèle Albrecht, Shonach Mirk, Sylvie Guillem, Marcia Haydée, Maïa Plissetskaïa, Catherine Zuasnabar et Elisabet Ros, notamment, entourées par quarante danseurs.
En 1979, Béjart fait de cette chorégraphie hypnotique un ballet unisexe en confiant le rôle central à Jorge Donn qu’accompagnent quarante danseuses.
Après la disparition du danseur en 1982,
Julien Favreau, Octavio Stanley et Roberto Bolle prendront le relai.
1966
–La danse fait son entrée au Festival d’Avignon:
Roméo et Juliette. En 1967, Messe pour le temps présent, ballet-cérémonie-requiem prémonitoire –
les événements de Mai 68… Hymne humaniste, spectacle total. Reprise en 1968.
1987
–Béjart quitte Bruxelles, le Ballet
du XXe siècle est dissout.
Naissance à Lausanne du Béjart Ballet Lausanne.
Souvenir de Léningrad.
1992
–Le Mandarin merveilleux, La Nuit.
Mort de Jorge Donn.
Ouverture de l’Ecole-Atelier Rudra Béjart.
2007
–Répétitions du Tour du monde en 80 minutes.
Mort de Maurice Béjart à Lausanne le 22 novembre.
Selon les vœux du chorégraphe,
Gil Roman reprend la direction du BBL.
17CHORÉGRAPHIES
DEMAURICE BÉJART
1959
Le Sacre du printemps
Qu’est-ce que le printemps, sinon cette immense force primitive longtemps endormie sous le manteau de l’hiver, qui soudain éclate et embrase le monde, que ce soit à l’échelon végétal, animal ou humain? L’amour humain, dans son aspect physique, symbolise l’acte même par lequel la divinité crée le Cosmos, et la joie qu’elle en retire. À un moment où les frontières anecdotiques de l’esprit humain tombent petit à petit, et où l’on peut commencer à parler d’une culture mondiale, rejetons tout folklore qui ne soit pas universel et ne retenons que les forces essentielles de l’homme, qui sont les mêmes dans tous les continents, sous toutes les latitudes, à toutes les époques. Que ce ballet soit donc dépouillé de tous les artifices du pittoresque, l’Hymne à cette union de l’Homme et de la Femme au plus profond de leur chair, union du ciel et de la terre, danse de vie ou de mort, éternelle comme le printemps!
Maurice Béjart.
1961
Boléro
«Mon Boléro», disait Ravel, «devrait porter en exergue: Enfoncez-vous bien cela dans la tête». Plus sérieusement, il expliqua: «En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein (Ida Rubinstein, célèbre danseuse et actrice russe), j’ai composé un boléro pour orchestre. C’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l’harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral.» Maurice Béjart précise en ces termes sa conception de l’œuvre de Ravel: «Musique trop connue et pourtant toujours nouvelle grâce à sa simplicité. Une mélodie – d’origine orientale et non espagnole – s’enroule inlassablement sur elle-même, va en augmentant de volume et d’intensité, dévorant l’espace sonore et engloutissant à la fin la mélodie.»
Maurice Béjart.
1967
Messe pour le temps présent
«C’est à la fois la cérémonie liturgique de notre époque et la grande foire du XXe siècle. C’est le mélange fascinant, illusoire, de ce siècle où l’on retrouve le meilleur et le pire.»
Maurice Béjart.
1972
Stimmung
Le ballet Stimmung est né de la musique, par la musique, et n’a d’autre but que de prolonger dans l’espace, par des formes tangibles, cette vibration issue de la voix, de l’intérieur, du centre absolu de l’homme et qui cherche à toucher cette vibration absolue que d’aucuns nomment LA DIVINITÉ.
Rituel, «noms magiques», gestes magiques. Mais tout geste qui engage totalement notre être, accompli avec concentration, n’a-t-il pas une répercussion sur la vie totale du cosmos ? «Je lève le petit doigt, dit un maître Zen, et la marche des étoiles est perturbée». Les gestes de la vie deviennent gestes de la danse, tandis que la danse, elle, se dépouille et rejoint le quotidien avec les différentes «intonations», les «ambiances» diverses qui se succèdent au cours d’une journée.
L’homme passe tour à tour de la tristesse à la gaîté, l’érotisme devient prière, la joie transfigure le rituel, l’abstraction devient lyrique, la danse, équation mathématique, l’humour transparaît sous chaque attitude et, visible ou invisible, dirige cette cérémonie qui se veut sérieuse sans se prendre au sérieux.
Dix danseurs forment la matière essentielle et ses combinaisons multiples. Image de la tétraktys de Pythagore. Le triangle décadique – qui contient les dix premiers chiffres -, base de toutes les combinaisons mathématiques. Le onzième danseur est au repos et cherche son image dans un miroir. Tour à tour chacun s’incarnera dans cette interrogation jusqu’à ce que, le Cycle terminé, ne subsiste que le souffle, début et fin de toute chose.
Aucune improvisation n’est permise mais chaque danseur se trouve devant une suite de possibilités qu’il peut résoudre différemment chaque soir. Les pas qui sont «réglés» peuvent être combinés et répétés par lui d’une façon différente et un nombre de fois qui ne dépend que de son imagination, de ses calculs et des mutations que la partition elle-même subit chaque soir selon l’inspiration des chanteurs.
Maurice Béjart.
1973
Le Marteau sans maître
Le Marteau sans maître est une œuvre abstraite fondée uniquement sur les rapports entre la partition musicale et le mouvement. Six instrumentistes et une chanteuse trouvent leur correspondance sur scène en la personne de six danseurs et d’une ballerine. Ce dépouillement géométrique ne va pas pourtant sans un lyrisme sous-jacent et des prolongements métaphysiques. Mais c’est au public d’interpréter les symboles et de construire un univers à travers le cheminement des formes et des sons. Pendant le travail de chorégraphie sur la partition de Boulez, j’ai relu souvent l’œuvre poétique de René Char, celle-ci étant à la source de l’inspiration du compositeur. Deux textes m’ont obsédé; je me permets de les reproduire ici :
«Ève solaire, possible de chair et de poussière, je ne crois pas au dévoilement des autres, mais au tien seul.»
«L’homme n’est qu’une fleur de l’air tenue par la terre, maudite par les astres, respirée par la mort; le souffle et l’ombre de cette coalition, certaines fois, le surélèvent.» (…)
Maurice Béjart.
1974
Golestan ou le jardin des roses
«Un Soufi était plongé dans une profonde méditation sur l’Être divin; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il leur avait rapportés du jardin de la contemplation où il s’était transporté.
Il répondit:
– J’avais l’intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des fleurs m’a enivré à tel point que je n’ai pu faire un geste.
Plus tard, après que nous nous fûmes promenés dans les jardins, il cueillit des fleurs et je lui dis:
– Il n’y a pas de permanence dans les fleurs, ce qui ne dure pas ne mérite pas la dévotion.
Il demanda:
– Que dois-je faire?
et je répondis:
– Je vais composer un livre, le jardin des Roses, qui, lui, ne périra pas.
Emporte une rose du jardin,
Elle durera quelques jours.
Emporte un pétale de mon jardin de Roses,
Il durera l’Eternité.»
Saâdi
Il est admis d’un chacun que la Rose, en tant que fleur, nous vient d’Iran, née dans les jardins de Perse et transplantée en Occident à une époque qui varie selon les commentateurs; ce qui est moins connu, c’est que toute une symbolique de la Rose nous est parvenue d’Iran, également dans le sillage parfumé de cette fleur, et cela plus particulièrement au Moyen Âge. «Rose mystique» départ pour l’Occident d’une métaphysique nouvelle révélée au contact des croisades, qui apporta la lumière de l’Islam iranien à une pensée qui, en Europe se cherche encore. Et ce sera l’éclosion de Dante (et ses fidèles d’Amour issus du soufisme), du
Roman de la Rose, de toute une chevalerie mystique groupée sous le symbole de cette fleur qui, outre-Rhin, touchera même Wolfram von Eschenbach ou Maître Eckart.
À la suite de Saâdi, entrons dans le jardin et laissons la vision pénétrer en nous avec le parfum des roses qui nous enivre et nous fait découvrir une pensée éternelle…
Maurice Béjart.
1975
Notre Faust
Le Faust de Goethe débute au ciel et se termine par une grande liturgie céleste. Tous les épisodes anecdotiques s’inscrivent dans le cadre d’une cérémonie, parfois divine, souvent démoniaque mais où le rituel, qu’il soit sacré ou magique, est toujours présent et satirique. En choisissant une messe comme support musical de l’œuvre, je ne fais que suivre la trame profonde inscrite par Goethe dans Faust. Mais cette Messe a besoin d’être parfois coupée, détruite, niée.
«Je suis l’esprit qui toujours nie» s’écrie Méphisto en apparaissant, et ce personnage plein d’humour se « musicalise » sous l’aspect à la fois violent et satirique, brutal et railleur, du tango argentin. Goethe, qui naissait exactement à la mort de J.-S. Bach, était un grand admirateur de celui-ci. On peut imaginer une immense présence divine qui entourerait le théâtre et y pénétrerait de temps en temps, par bouffée, immergeant acteurs et spectateurs dans un souffle religieux. Présence mouvante mais constante. L’homme écoute sa voix, prie, ricane, se détourne, revient, écoute à nouveau, se cache. Eternel jeu du créateur et de sa créature qui implore et refuse la grâce.
Maurice Béjart.
1976
Le Molière imaginaire
Lorsqu’on lit MOLIERE avec attention, on est frappé par la répétition constante de certains mots et, parmi ceux-ci, il en est deux qui sont les plus fréquents et qui semblent symboliser les deux pôles de son œuvre – NATURE, IMPOSTURE. A travers chaque pièce, Molière lutte pour imposer son sens du naturel, son amour de la nature, de la liberté, de la jeunesse et du bonheur. Le clan des «faux-semblants», ceux qui s’opposent à la joie, ce sont les imposteurs, qu’ils soient médecins, gens du monde, riches, avares, pères abusifs, précieux ou dévots. Pourtant, il ne faudrait pas tomber dans ce travers si courant, surtout en France malheureusement, qui fait de MOLIERE un champion de la morale du juste milieu, étriquée, bourgeoise, sans chaleur.
Cet homme qui fut toute sa vie en lutte était avant tout un passionné et le mot de Célimène à Alceste semble s’appliquer à lui-même: «Vous êtes sans mentir un grand extravagant.»
Son théâtre est celui de la démesure et de la folie. Mélange des genres. Comique où pointe le tragique le plus pur. Pièces de caractère qui deviennent ballets. Féérie mythologique. Alexandrins classiques qui voisinent avec les jargons de nos provinces, l’Italien et l’Espagnol de fantaisie et le Latin d’opérette. Magie constante du théâtre où les quelques personnages raisonneurs, qui ont pu faire croire à cette morale conventionnelle, sont noyés dans un flot d’images et de sons auquel le Roi voulait bien prêter sa propre extravagance.
MOLIERE, c’est l’homme de théâtre complet qui a vécu l’expérience théâtrale avec passion jusqu’à la misère, la prison, la maladie et la mort. Il se sert de la littérature sans en faire jamais. Pour lui, une grimace, un éclat de rire, une chanson sont aussi importants qu’un beau vers.
La NATURE, c’est la vie. MOLIERE est vivant.
Maurice Béjart.
1982
Wien, Wien, nur du allein
Nous vivons, et presque chacun de nous en est conscient, la fin d’une époque, et même plus, la fin d’un cycle de l’humanité. Comment et quand se fera cette apocalypse, aucun pseudo-prophète ne peut nous le dévoiler mais bien des gens ressentent l’imminence de cette fin. Pourtant, la certitude de cette issue ne doit engendrer en nous ni peur, ni pessimisme, toute fin est le début d’un renouveau, la mort et la condition même de la vie; et la forêt consternée par l’hiver, visage noir et blanc d’une apparente éternité glacée, annonce que, sous ce visage de mort, le printemps est proche… Eternel retour! Il faut qu’une humanité meure pour qu’une autre retrouve la source de vie. Imaginons des êtres au bord de l’abîme, ayant perdu l’espoir, le ciel bleu, la nature; il ne leur reste que la musique, elle est leur oxygène, grâce à elle ils aiment, ils rient, ils rêvent, ils dansent, ils surnagent… la musique, et un mot magique, un mot-clé, le souvenir: Vienne, essence de cette musique qu’ils aiment et dont ils ont besoin.
Vienne, un rêve, un espoir, une lente décadence, la mémoire d’un certain passé, Vienne, petite madeleine de Proust au parfum de Schubert du côté de chez Mozart, prisonnière de sa légende, Sodome et Gomorrhe d’un fleuve qui incarne la Valse, d’une valse qui tourne comme les planètes. À partir de cela on peut imaginer toutes les histoires possibles… La danse qui est à la fois toujours abstraite et toujours lyrique ne raconte rien, mais elle éveille l’imagination profonde de qui la regarde… Le ballet est une œuvre ouverte où chacun vient, comme dans un miroir, avec son propre visage, ses propres préoccupations, se créer une histoire à sa mesure.
Maurice Béjart.
1983
7 DANSES GRECQUES
«Ce que nous nommons le «folklore» (pour ma part, je préfère la formule «arts traditionnels») est toujours difficile d’accès et presque insaisissable et le fait d’appartenir ou non à la tradition de la culture en question n’est pas, ni avantage, ni handicap. Car, nos civilisations nous ont tellement éloignés de l’esprit traditionnel qu’il nous est difficile de concevoir le processus mental ayant donné naissance à cet art dans un passé souvent lointain. C’est pourtant là qu’est la clé du problème: devenir l’autre et non pas dépeindre l’autre. Prendre la création par sa ligne intérieure, sa force cachée qui est de comprendre les racines d’un peuple, d’un groupement ethnique, culturel et réduire au minimum les citations folkloriques évidentes. Dans le cas de la danse, les reconstitutions archéologiques ou populaires ont toujours un côté guindé et lamentable. On oscille entre le musée et le music-hall, l’ennui et le frelaté. Pour ces «danses grecques», j’ai cherché à limiter au maximum les emprunts à des «pas» authentiquement grecs. Certaines danses en contiennent deux ou trois; d’autres pas du tout, et ce sont certainement les plus réussies, les plus grecques! Lorsque Theodorakis m’a porté cette musique, j’étais en train de travailler sur cette suite méditerranéenne nommée Thalassa. Je l’accueillis avec enthousiasme et elle en constitua le volet final. Par la suite, le nombre de danses, de neuf fut ramené à sept et la chorégraphie retravaillée dans le sens de la rigueur mathématique (certaines danses sont composées comme des fugues de Bach) pour devenir ce ballet où la Grèce – aux dires des Grecs – est d’autant plus présente que les emprunts à son folklore sont minimes et que les costumes, dépouillés, sont inexistants comme ceux que les danseurs portent au studio.»
Maurice Béjart.
1990
Ring um den Ring
«Il ne s’agit pas de faire un ballet sur le moins, un digest de cette œuvre. Il s’agit d’une approche à la fois métaphysique, psychologique, sociale et musicale, un commentaire en marge d’un des plus grands chefs-d’œuvre de la musique et du théâtre de tous les temps.
Si j’étais écrivain, j’aurais commis un livre de plus (sur les quelques 30’000 existant sur Wagner), mais mon langage étant la danse (choré…), c’est avec celui-ci que j’écris (…graphie).
Le Ring, monument unique dans l’histoire du théâtre musical, n’a pas fini d’inspirer les commentaires et exégèses. Que mon travail soit donc muet et le geste de mes danseurs symbole.
Pendant des années avant la création du Ring, Wagner allait de salons en réunions intimes entre amis, et lisait seulement le texte des quatre pièces de sa voix rauque et envoûtante. Ce n’était déjà pas un livret d’opéra mais un essai dramatique d’un genre nouveau. Puis un public, toujours restreint, a connu l’œuvre au travers de nombreux extraits transcrits pour le piano, et parfois une chanteuse ou un ténor s’ajoutaient à cette audition.
La tétralogie une fois terminée et montée à Bayreuth, les représentations furent rares et les privilégiés qui connurent l’art de Wagner le firent grâce à des concerts où des grands morceaux symphoniques figuraient au programme.
Notre étude-dansée se situe donc aux différentes étapes de ce processus. L’action étant parfois soutenue seulement par la voix du lecteur qui, comme Wagner, synthétise tous les rôles. À d’autres moments, nombreux passages sont dansés, accompagnés uniquement par le piano.
Enfin, le son de l’orchestre apparaît au travers d’un magnétophone placé sur scène, symbole de la toute-puissance de l’enregistrement magnétique dans le monde moderne, ou comme lors d’une répétition.
Le décor, lui, évoque justement une vaste salle de répétition où le miroir, instrument de toutes les magies, nous renvoie notre image additionnée de l’immense potentiel onirique de l’œuvre wagnérienne, tandis qu’un immense mur, prison ou impasse, se lézarde et se détruit progressivement pour qu’un monde vierge et nouveau soit prêt au commencement d’un nouveau cycle.»
Maurice Béjart.
1992
Le Mandarin merveilleux
«En réglant la chorégraphie du Mandarin merveilleux, j’ai suivi exactement la partition, l’histoire et le découpage dramatique de l’œuvre de Béla Bartók. Cet univers des bas-fonds dans cette Mittel Europa d’avant les années 33 s’est révélé à moi grâce au cinéma de Fritz Lang qui fut un de mes maîtres en profondeur et, en particulier, grâce à un film: «M» le Maudit, qui se déroule dans le même contexte historique que le ballet de Bartók. Bartók, curieusement, intitule d’ailleurs son œuvre non pas ballet mais pantomime. Parmi les trois victimes qui tombent sous le charme de la (fausse) fille qu’exploitent les bandits, un autre personnage de Fritz Lang s’est imposé à moi – Siegfried – héros et victime, symbole et faillite d’un idéal. La fille artificielle, comme le robot de Metropolis, prolonge l’équivoque sexuelle qui poursuit une époque fascinante entre deux catastrophes mondiales
. «M» le Mandarin.»
Maurice Béjart.
1996
Le Presbytère n’a rien perdu de son
charme, ni le jardin de son
éclat
«Il y a un peu plus de trente ans, au milieu de la surprenante musique de Berlioz entrecoupée de bombardements et de bruits de mitrailleuses, un Frère Laurent peu conventionnel s’écriait devant Jorge Donn et Hitomi Asakawa: «Faites l’amour, pas la guerre!» Aujourd’hui, Gil Roman, qui a à peu près l’âge de la création de mon Roméo et Juliette, entouré de danseurs qui n’ont jamais vu ce ballet, répond: «Vous nous avez dit : faites l’amour, pas la guerre. Nous avons fait l’amour, pourquoi l’amour nous fait-il la guerre?» Cri d’angoisse d’une jeunesse pour laquelle le problème de la mort par l’amour s’ajoute à celui des guerres multiples qui n’ont pas cessé dans le monde depuis la soi-disant FIN de la dernière guerre mondiale!»
Maurice Béjart.
1998
Casse-Noisette
«La nuit de Noël. Un enfant seul est assis auprès d’un petit sapin assez pauvre aux branches duquel quelques guirlandes, qui ont survécu à des Noëls d’antan, pendent tristement. Sa mère est morte. Soudain, rêve ou magie, elle est là, près de lui, et dépose un petit cadeau au pied de l’arbre. La nuit ensorcelée commence, le cadeau grandit et devient Icône miraculeuse, des amis surgissent, la mère est là, vivante, suivie des deux Anges de lumière et de Marius-Mephisto. La chambre entière Danse et l’enfant se met à Rire. Est-ce un rêve? Le réel est ce que nous ressentons. Le réel est l’instant, ici et maintenant, libéré de son angoisse, l’enfant voit le Pas de Deux du ballet Casse-Noisette réglé par Marius, son maître et dansé par le prince et la princesse. Il sera Danseur.»
Maurice Béjart.
2000
Enfant-roi
«Modèle du chef-d’œuvre en perpétuelle mutation. Palais modifié, agrandi, embelli, démoli, reconstruit, transformé, restauré… Pendant deux siècles (le XVIIe et XVIIIe) cette demeure d’une étrange vitalité, semblable aux barrières de corail, vivantes et minérales, n’a cessé de s’agrandir et de se développer. Œuvre de trois rois. N’est-il pas curieux de constater qu’ils furent tous les trois des enfants-rois.
Louis XIII
Roi à onze ans, amoureux du site, il construit les deux premières versions du château de Versailles.
Louis XIV
Roi à cinq ans, il fit des transformations successives et du petit château de son père le palais lumineux de la France.
Louis XV
Il fut aussi roi à cinq ans. Né au château, il le transforme à son tour et l’Opéra où nous allons jouer est l’œuvre du roi et de son architecte Gabriel.
Mozart
Curieusement aux dates de Louis XVI, à un an près, un autre enfant. Le XIXe siècle ne comprit pas Versailles et on lui doit certains aménagements catastrophiques. Il faut attendre le XXe siècle pour retrouver l’amour et l’intelligence des restaurations qui rendent à la France son palais et sa lumière.
Versailles
Jeunesse et dynamisme. L’homme et l’eau. L’enfant et le soleil. La femme et le jardin.
Versailles
Où les rois ont marqué leur époque et transcendé celui-ci dans une enfance vertigineuse faite de musique, de théâtre, de bosquets, de gondoles, et où brillent partout la vitalité et l’intelligence.
Les rois sont morts, Vive le roi!
Essayons de faire, en hommage à ce château, une œuvre dynamique et lumineuse où le sourire de l’enfance pulvérise les faux-semblants.»
Maurice Béjart.
2001
Brel et Barbara
«Depuis 35 ans, BARBARA, mon amie fidèle, ma sœur, me disait «Je suis la lumière noire!» et je fis une chorégraphie sur L’Aigle noir. Ensuite dans un film long métrage Je suis né à Venise, elle interprétait le rôle principal, la Nuit lumineuse et Jorge Donn était le Soleil. J’ai connu BREL à Bruxelles, où je vivais à l’époque avec ma compagnie, alors qu’il jouait L’Homme de la Mancha au Théâtre Royal de la Monnaie. Il me disait: «Un jour on fera quelque chose avec Barbara et moi»…
Maurice Béjart.
2007
Le Tour du Monde en 80 minutes
Ultime chorégraphie du maître, œuvre inachevée, Le Tour du Monde en 80 minutes fut à l’origine inspiré par le célèbre voyage de Jules Verne. Cependant, Maurice Béjart s’en est éloigné progressivement pour y insérer le souvenir des pays qu’il a visités, son propre esprit de voyageur, d’homme aimant les rencontres et les découvertes.
20 -20
LES
DE
GIL
Depuis la disparition de Maurice Béjart le 22 novembre 2007, le Béjart Ballet Lausanne, sous la direction de Gil Roman (2007-2024), a revisité, durant plus de 15 ans, l’œuvre du maître. Ses chorégraphies, du célèbre «Boléro» au «Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat» ont toutes été représentées avec un immense succès en Suisse et dans le monde entier.
LE TOUR DU MONDE EN 80 MINUTES
Première Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 20 décembre 2007. Disparu le 22 novembre 2007, Maurice Béjart n’avait pas pu terminer les répétitions de ce qui sera son ultime chorégraphie. Gil Roman a poursuivi et parachevé le travail du maître. Musique Igor Stravinski, Oum Kalsoum, Mikis Theodorakis, Antonio Vivaldi, Manos Hadjidakis, Hugues Le Bars, Wolfgang Amadeus Mozart, Johann Strauss, Richard Wagner, Duke Ellington, Piotr Illitch Tchaikovski, Harry Warren, musiques traditionnelles sénégalaise, indienne, tahitienne, brésilienne, chinoise, péruvienne, coréenne. Compositions originales Citypercussion – Thierry Hochstätter & jB Meier, Ilia Chkolnik. Réalisation costumes Henri Davila. Réalisation lumière Dominique Roman. Reprises à Paris, Palais des Sports, 7-10 février 2008 et du 9 au 14 juin 2009. En 2008 et 2009, Le Tour du monde en 80 minutes est représenté à Anvers, Bâle, Strasbourg, Lausanne, Dijon, Lille, Marseille, Clermont-Ferrant, Nantes, St.Etienne, Montpellier puis à Amsterdam et Bruxelles (2009), à Hyogo, Japon (2010).
«Etonnants voyageurs! Quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers! […] Dites, qu’avez-vous vu?»
Charles Baudelaire, Le Voyage
Voyage en musique, en danse et en lumière, pèlerinage intérieur et découvertes de jeunesse, Le Tour du Monde en 80 minutes nous entraîne dans plusieurs lieux et traditions en compagnie d’un jeune voyageur qui découvre le monde tout en tentant d’échapper à ses propres démons. Ultime chorégraphie du maître, œuvre inachevée, Le Tour du Monde en 80 minutes fut à l’origine inspiré par le célèbre voyage de Jules Verne. Cependant, Maurice Béjart s’en est éloigné progressivement pour y insérer le souvenir des pays qu’il a sillonnés, son propre esprit de voyageur, d’homme aimant les rencontres et les découvertes.
BOLÉRO
Création Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 10 janvier 1961. Avec Duska Sifnios. Musique: Maurice Ravel. Repris pour la première fois par un homme, Jorge Donn, en 1979. Dansé par Elisabet Ros depuis 1998 et Julien Favreau depuis 2007.
«Mon Boléro», disait Ravel, «devrait porter en exergue: Enfoncez-vous bien cela dans la tête». Plus sérieusement, il expliqua: «En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein (Ida Rubinstein, célèbre danseuse et actrice russe), j’ai composé un boléro pour orchestre. C’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l’harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral.» Maurice Béjart précise en ces termes sa conception de l’œuvre de Ravel: «Musique trop connue et pourtant toujours nouvelle grâce à sa simplicité. Une mélodie – d’origine orientale et non espagnole – s’enroule inlassablement sur elle-même, va en augmentant de volume et d’intensité, dévorant l’espace sonore et engloutissant à la fin la mélodie.» Sans vouloir décrire davantage ce ballet évident par lui-même, remarquons que Maurice Béjart, dans un style très différent, rejoint l’esprit du Sacre du Printemps, en ce sens qu’à l’inverse de la plupart de ceux qui ont illustré chorégraphiquement le Boléro avant lui, il répudie toutes les facilités du pittoresque extérieur pour exprimer uniquement – mais avec quelle force! – l’essentiel. Maurice Béjart confie le rôle central – la Mélodie – tantôt à une danseuse, tantôt à un danseur. Le Rythme est interprété par un groupe de danseurs.
LE PRESBYTÈRE N’A RIEN PERDU DE SON CHARME, NI LE JARDIN DE SON ÉCLAT
Création Salle Métropole, Lausanne, 15 décembre 1996. Musique: Queen, Mozart. Création costumes: Gianni Versace. Création lumière: Clément Cayrol. Montage vidéo: Germaine Cohen. Rôles à la création: Gil Roman, Gregor Metzger, Christine Blanc, Koen Onzia, Juichi Kobayashi. Première reprise Teatro Comunale, Vicenza, 8 mars 2008. Avec Oscar Chacón, Julien Favreau, Keisuke Nasuno, Elisabet Ros, Kateryna Shalkina, Masayoshi Onuki. Depuis sa création, ce ballet a été régulièrement repris partout dans le monde.
Il y a un peu plus de trente ans, au milieu de la surprenante musique de Berlioz entrecoupée de bombardements et de bruits de mitrailleuses, un Frère Laurent peu conventionnel s’écriait devant Jorge Donn et Hitomi Asakawa: «Faites l’amour, pas la guerre». Aujourd’hui, Gil Roman, qui a à peu près l’âge de la création de mon Roméo et Juliette, entouré de danseurs qui n’ont jamais vu ce ballet répond: «Vous nous avez dit: faites l’amour, pas la guerre. Nous avons fait l’amour, pourquoi l’amour nous fait-il la guerre?»
Cri d’angoisse d’une jeunesse pour laquelle le problème de la mort par l’amour s’ajoute à celui des guerres multiples qui n’ont pas cessé dans le monde depuis la soi-disant FIN de la dernière guerre mondiale!
Mes ballets sont avant tout des rencontres: avec une musique, avec la vie, avec la mort, avec l’amour… avec des êtres dont le passé et l’œuvre se réincarnent en moi, de même que le danseur que je ne suis plus, se réincarne à chaque fois en des interprètes qui le dépassent.
Coup de foudre pour la musique de Queen. Invention, violence, humour, amour, tout est là. Je les aime, ils m’inspirent, ils me guident et, de temps en temps, dans ce no man’s land où nous irons tous un jour, Freddie Mercury, j’en suis sûr, se met au piano avec Mozart. Un ballet sur la jeunesse et l’espoir puisque, indécrottable, optimiste, je crois aussi malgré tout que The show must go on, comme le chante Queen.
Maurice Béjart.
L’OISEAU DE FEU
Création Palais des Sports, Paris, 31 octobre 1970. Musique: Igor Stravinski. Décors et costumes: Joëlle Roustan, Roger Bernard. Avec Michaël Denard (L’Oiseau), Jean-Pierre Franchetti (Le Phoenix). Rôles repris au Ballet du XXe Siècle par Jorge Donn (L’Oiseau), Yvan Marko (Le Phoenix). Première reprise à Bruxelles, 2008. Avec Dominique Levré (L’Oiseau), Julien Favreau (Le Phoenix).
L’Oiseau de Feu est le Phoenix qui renaît de ses cendres.
L’Oiseau de vie et de joie, immortel, dont la splendeur
et la force restent indestructibles, internissables.
Dans ses entretiens avec Craft, Igor Stravinski donne les raisons pour lesquelles il préfère voir utilisée pour L’Oiseau de feu la suite d’orchestre, plutôt que la version totale du ballet qu’il désavoue assez ouvertement. Dès lors, l’argument du ballet qui suit exactement la partition originale semble caduc et ce qui reste est musique pure, propre certes à une certaine vision chorégraphique, mais incapable de suivre les méandres d’un scénario compliqué. Il n’est donc pas question de remplacer l’argument par un autre, ni même de le transformer: essayons plutôt de dégager l’émotion qui parcourt la succession de numéros de la partition ainsi réduite, en retrouvant les deux éléments chocs qui frappèrent à la création:
Stravinski musicien RUSSE
Stravinski musicien RÉVOLUTIONNAIRE
Que la danse soit donc l’expression abstraite de ces deux éléments toujours présents dans la musique, un sentiment profond de la Russie et une certaine rupture avec la tradition musicale qui se traduit par une violence rythmique inaccoutumée et qui suscita à la création les remous que l’on sait.
L’Oiseau de Feu est le Phoenix qui renaît de ses cendres.
Le Poète comme le Révolutionnaire est un Oiseau de Feu.
Maurice Béjart.
SERAIT-CE LA MORT ?
Première Opéra de Marseille, 5 avril 1970. Musique: Richard Strauss. Textes Hermann Hesse, Joseph Baron von Eichendorff. Distribution: Jorge Donn, Maïna Gielgud, Laura Proença, Catherine Verneuil, Menia Martinez. Première reprise au Grimaldi Forum, Monaco, 2 janvier 2009. Avec Julien Favreau, Elisabet Ros, Kateryna Shalkina, Catherine Zuasnabar, Daria Ivanova.
Au seuil de la mort, un homme revoit quatre femmes qu’il a aimées tour à tour. Trois d’entre elles ont partagé chacune un moment de son existence mais, de la quatrième – figure énigmatique, il n’a aucun souvenir précis. C’est pourtant l’image de celle-ci qui l’accompagnera. Les textes des quatre Lieder sont, pour les trois premiers, d’Hermann Hesse et le quatrième de Josef von Eichendorff. Le titre du ballet Serait-ce la Mort? Ist dies etwa der Tod? est la dernière phrase de cette œuvre chantée, qui est d’ailleurs le Chant du cygne de Richard Strauss.
Maurice Béjart.
LE CONCOURS
Première Théâtre du Châtelet, Paris, 17 avril 1985. Un ballet-film de Maurice Béjart. Scénographie, chorégraphie et mise en scène Maurice Béjart. Musique originale: Hugues Le Bars et extraits de ballets classiques. Costumes: Catherine Verneuil. Scénographie: Claude Tissier. Rôles à la création:, Shonach Mirk, Jorge Donn, Patrice Touron, Gil Roman, Yann Le Gac, Marco Berriel, Michel Gascard, Grazia Galante, Colleen Neary, Kyra Kharkevitch. Reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 19 mai 2009. Avec Katerina Shalkina, Julien Favreau, Thierry Deballe, Oscar Chacón, Domenico Levrè, Dawid Kupinski, Keisuke Nasuno, Daria Ivanova, Sylviane Bayard, Virginie Nopper.
Un meurtre – Six Suspects – Une énigme
Le décor: un grand concours de danse international – New York, Tokyo, Moscou, Paris, Lausanne, Varna – et l’ambiance particulière de ce genre de compétition. Les concurrents, le jury, les professeurs, les fans, les parents d’élèves… Mais soudain au cours des éliminatoires, un meurtre. Une jeune danseuse, Ada, est assassinée. Petit à petit, au cours des recherches et des reconstitutions, l’étrange et contradictoire personnalité de la victime soulève des interrogations chez les enquêteurs – jusqu’à la découverte finale de «Qui a tué…!» Six personnages sont suspectés. Six êtres humains qui, au moins une fois dans leur vie, avaient voulu la mort d’Ada:
- La Brambilla, sa mère; ancienne grande ballerine, qui vit sa solitude et sa folie dans une villa en bord de mer. Elle désirait un fils, Ada est née… elle la déteste et ira jusqu’à dire: «Si elle danse, je la tue!».
- Miss Maud, son professeur de danse à Londres qui, s’étant consacrée à faire d’Ada une grande danseuse, ne peut lui pardonner d’avoir tout quitté pour suivre un jeune garçon;
- Ce garçon, Ivy, est un amant jaloux et taciturne;
- Michael, un animateur de télévision et chorégraphe prétentieux qu’elle avait publiquement ridiculisé;
- Grand Magic Pat, un magicien de la campagne qui avait eu Ada comme assistante pendant un certain temps;
- Angel Ben, une célébrité du showbiz. Ada participait à ses spectacles afin de gagner un peu d’argent pour payer ses cours de danse car sa volonté de se présenter et de gagner le concours n’avait jamais vraiment pas quitté Ada.
Le détective en charge interroge tout le monde… et c’est Ada elle-même, danseuse fantomatique comme on en voit dans tant de ballets classiques, qui errera la nuit sur la scène du crime et lui rappellera les faits.
Maurice Béjart.
CE QUE L’AMOUR ME DIT
Première Opéra de Monte-Carlo, Monaco, 24 décembre 1974. Musique: Gustav Mahler (Symphonie N°3: 4e, 5e et 6e mouvements). Création lumière: Roger Bernard. Réalisation lumière: Dominique Roman. Création costumes: Judit Gombár. Rôles à la création: Jorge Donn, Luciana Savignano, Angèle Albrecht, Niklas Ek, Michel Gascard. Reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 19 décembre 2009. Avec Julien Favreau, Elisabet Ros, Daria Ivanova, Domenico Levré, Arthur Louarti. Réalisation lumière Dominique: Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
C’est aux alentours de 1895 que Gustav Mahler composa sa grandiose Symphonie N°3 en six mouvements. Très influencé à cette époque par les idées et les œuvres de Nietzsche, cette musique en témoigne. Bien que ne faisant jamais véritablement de la «musique à programme», Mahler aimait souvent donner des titres littéraires à ses œuvres. Il intitula cette Symphonie tout d’abord Le Gai savoir, d’après le livre de Nietzsche, pour la transformer ensuite en Songe d’une journée d’été. De même, chaque mouvement de l’œuvre porte lui-même un titre qu’il a d’ailleurs changé plusieurs fois pour arriver à la version définitive. Ce ballet utilise les trois derniers mouvements de la Symphonie: le 4e, Ce que l’Homme me raconte est chanté sur un poème extrait de Zarathoustra; le 5e, Ce que les anges me racontent est une chanson enfantine puisée dans le Knaben Wunderhorn, recueil poétique d’où Mahler a tiré une inspiration constante. Enfin, le dernier mouvement, le grand Adagio qui couronne la Symphonie, a été nommé par le compositeur Ce que l’Amour me dit.
Coïncidence… À peu près à la même époque, Richard Strauss composait son poème symphonique Also sprach Zarathustra.
Maurice Béjart.
DIONYSOS SUITE
Première City Center Theater, New York, décembre 1985. Musique: Manos Hadjidakis, Richard Wagner, musiques traditionnelles. Costumes: Gianni Versace. Tableaux: Yokoo Tadanori. Lumière: Dominique Roman. Rôles à la création: Michel Gascard, Philippe Lizon, Sophie Baule, Axelle Arnouts, Dominique Genevois, Xavier Ferla, Serge Campardon. Reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 18 décembre 2010. Avec Oscar Chacón, Marco Merenda, Julien Favreau, Kateryna Shalkina Daria Ivanova, Lisa Cano, Luisa Diaz, Florence Leroux Coleno, Oana Cojocaru, David Kupinski, Juan Pulido, Paul Knobloch, Adrian Cicerone, Herbeth Riascos, Hector Navarro,Angelo Murdocco, thierry Deballe, Juan Jimenez, Keisuke Nasuno.
Dans une taverne grecque, de nos jours, un Grec raconte le mythe de Dionysos, sa naissance miraculeuse et ses danses endiablées qui, de la Grèce, rejoignent le Moyen Orient sur la Route des Indes.
Et le rêve devient réalité et la danse dionysiaque s’empare de l’espace.
Maurice Béjart.
DIALOGUE DE L’OMBRE DOUBLE
Première Espace Odyssée, Lausanne-Malley, 27 mai 1998. Musique: Pierre Boulez. Costumes: Anna de Giorgi. Lumière: Clément Cayrol. Avec Christine Blanc, Gil Roman. Première reprise Palais Garnier, Paris, 1er janvier 2010. Avec Kateryna Shalkina, Oscar Chacón et la participation du clarinettiste Alain Damien.
Un ballet conçu sur une œuvre musicale n’a d’autre but pour moi que de la connaître non par seulement l’oreille et le cerveau, mais avec le corps tout entier, le mien et celui de mes danseurs, une partition que j’aime et que j’admire intensément.
Maurice Béjart.
LE MARTEAU SANS MAÎTRE
Première La Scala, Milan, 18 janvier 1973. Poème: René Char. Musique: Pierre Boulez. Décors et costumes: Joëlle Roustan, Roger Bernard. Lumière: Roger Bernard. Rôles à la création: Jorge Donn, Rita Poelvoorde, Niklas Ek, Daniel Lommel, Yvan Marko, Bertrand Pie. Première reprise Palais Garnier, Paris, 1er janvier 2010. Avec Julien Favreau, Elisabet Ros, Oscar Chacón, Keisuke Nasuno, Johann Clapson, Dawid Kupinski. Avec la participation des solistes de l’Ensemble Intercontemporain sous la direction de Jonathan Nott. Contralto: Hilary
Le Marteau sans maître est une œuvre abstraite fondée uniquement sur les rapports entre la partition musicale et le mouvement. Six instrumentistes et une chanteuse trouvent leur correspondance sur scène en la personne de six danseurs et d’une ballerine. Ce dépouillement géométrique ne va pas pourtant sans un lyrisme sous-jacent et des prolongements métaphysiques. Mais c’est au public d’interpréter les symboles et de construire un univers à travers le cheminement des formes et des sons. Pendant le travail de chorégraphie sur la partition de Boulez, j’ai relu souvent l’œuvre poétique de René Char, celle-ci étant à la source de l’inspiration du compositeur. Deux textes m’ont obsédé; je me permets de les reproduire ici:
«Ève solaire, possible de chair et de poussière, je ne crois pas au dévoilement des autres, mais au tien seul.
L’homme n’est qu’une fleur d’air retenue par la terre, maudite par les astres, aspirée par la mort; la brise et l’ombre de cette coalition la portent parfois haut.»
Le ballet, déjà terminé, je relisais le livre de Marie-Madeleine Davy intitulé La Connaissance de soi. Je suis tombé sur un texte que je voudrais aussi citer concernant cette chorégraphie: «Tous les êtres possèdent un soleil intérieur à l’intérieur; l’essentiel est de le découvrir et de s’y accrocher pour devenir tout entier soleil. La pensée taoïste compare l’homme à une base portant une fleur d’or. Le soleil, ou fleur lumineuse, représente un trésor caché, le moi caché par des voiles. Le symbole le plus typique de soi est le soleil. L’homme, qui se distingue des autres par sa puissance et sa valeur, porte une couronne solaire. L’énergie captée par la rencontre avec soi est une énergie solaire; soleil, dieu et feu sont des synonymes mythologiques d’un sens de la lumière, de la chaleur et de la fertilité. Le symbole de la Mère divine désigne la terra beata dans laquelle l’homme devient, par sa propre transfiguration, lorsqu’il trouve en lui son propre soleil, c’est-à-dire son propre trésor.».
Maurice Béjart.
SONATE À TROIS
Première Théâtre d’Essen, Allemagne, 4 mai 1957. Musique: Béla Bartók (sonate pour deux pianos et percussion) Décors originaux: H.Bert. Lumière: John Van Der Heyden. Rôles à la création: Michèle Seigneuret, Tania Bari, Maurice Béjart. Reprise Opéra de Paris, 5 janvier 2010. Avec Elisabet Ros, Kateryna Shalkina, Domenico Levré. Avec la participation des solistes de l’Ensemble Intercontemporain.
Inspirée de Huis Clos de Jean-Paul Sartre, la Sonate à trois retrace le tragique affrontement de trois êtres dans une chambre sans issue.
Ce n’est pas le hasard qui les a unis: c’est la mort qui les a condamnés à être leur enfer réciproque.
Maurice Béjart.
WEBERN OPUS V
Première Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 26 mars 1966. Musique: Anton Webern (Cinq Pièces pour quatuor à cordes op. 5). Rôles à la création: Marie-Claire Carrié, Jorge Donn. Reprise Opéra de Paris, 8 janvier 2010. Avec Kathleen Thielhelm, Paul Knobloch.
«Soigner le style et l’ambiance. Mélange de précision technique et musicale et de romantisme émouvant et dansant. Beaucoup parcourir. Ne pas précipiter entre les variations. Se placer lentement avec Suspense.»
Note de Maurice Béjart à Jacqueline Rayet, 1967.
MEPHISTO VALSE
Première Opéra de Monte-Carlo, 26 décembre 1979. Musique: Franz Liszt. Rôles à la création, première version: Natalia Makarova et Jorge Donn. Deuxième version en 1987: Lynn Charles et Gil Roman. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 5 juin 2010, deuxième version avec Kathleen Thielhelm et Dawid Kupinsky.
En écrivant Mephisto-Valse, Liszt nous raconte comment Satan, déguisé en joueur de violon, poursuit Marguerite dans une auberge de village, la force à danser grâce à son instrument magique et la rend folle. Il s’agit d’un envoûtement par la musique: le violon, à l’époque romantique, étant souvent, par sa virtuosité démoniaque, associé à l’esprit diabolique. Le ballet actuel, bien que s’écartant en apparence de la légende faustienne, retrouve le climat cher au grand compositeur: la magie morbide et satanique. Il suit en cela d’une façon fidèle l’esprit de la musique. Le retournement de situation final n’étant qu’une péripétie, variation sur un thème où Liszt retrouve Byron, Lautréamont et Mary Shelley.
Maurice Béjart.
CANTIQUE
Première Théâtre de Beaulieu, Lausanne, décembre 1987. Musique traditionnelle juive. Rôles à la création: Grazia Galante, Gil Roman. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 5 juin 2010. Rôles: Elisabet Ros, Gil Roman.
Ce pas de deux est en quelque sorte une maquette (et non un extrait ou un digest) du ballet Dibouk. Cantique a été créé en décembre 1987 à Lausanne et Dibouk en mai 1988 à Jérusalem. Cette célèbre pièce juive, magique et sacrée, s’est inspirée de la tradition de la Kabbale. Un couple promis l’un à l’autre de toute éternité se retrouve uni magiquement chair et âme à travers la Parole divine.
Maurice Béjart.
ELTON BERG
Première Salle Métropole, Lausanne, 14 décembre 2000. Musique: Alban Berg, Elton John. Création lumière: Clément Cayrol. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila. Rôles à la création: Karline Marion, Julien Favreau, Stéphane Bourhis, Michael. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 5 juin 2010. Avec Felipe Rocha, Paul Knobloch, Daria Ivanova. Réalisation lumière Dominique Roman.
Les rapports entre la danse et la musique ont toujours été à la base de la création chorégraphique, la musique étant le support rythmique, apport émotif et onirique. Ayant réglé trois pièces d’Alban Berg (Altenberg Lieder), je demandais un jour aux trois danseurs de refaire exactement la même chorégraphie, avec la même précision, sur une autre musique – Elton John. C’est cette œuvre expérimentale que je livre au public. Recherche dont le Cinéma, avec la bande son et l’image, est coutumier.
Maurice Béjart.
LE CHANT DU COMPAGNON ERRANT
Première Forest National, Bruxelles, 11 mars 1971. Musique: Gustav Mahler. Costumes et lumière: Joëlle Roustan, Roger Bernard. Rôles à la création: Rudolf Noureev, Paolo Bortoluzzi. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 5 juin 2010. Avec Dawid Kupinski, Oscar Chacón. Réalisation
Parmi les nombreux cycles de Lieder composés par Gustav Mahler, les Lieder eines fahrenden Gesellen occupent une place à part, tout d’abord parce qu’on y retrouve les thèmes musicaux qui seront à la base de symphonies ultérieures, mais surtout parce qu’il en a – contrairement aux autres Lieder – écrit lui-même les paroles. On y retrouve donc, plus que dans aucune autre œuvre, le côté confession, autobiographie. Il s’agit d’un compagnon errant, comme ces jeunes apprentis du Moyen-âge qui allaient de ville en ville à la recherche de leur destinée, de leur Maître, d’un étudiant romantique poursuivi par son destin et qui souffre – pour employer les mots de Mahler – de «ce couteau dans la poitrine» qui constitue la lutte contre soi-même et la solitude.
LE SACRE DU PRINTEMPS
Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 8 décembre 1959. Musique: Igor Stravinski. Décors et costumes: Pierre Caille. Rôles à la création: Tania Bari, Germinal Casado, Patrick Belda. Première reprise Reprise Bunka Kaikan, Tokyo, 2010. Avec Kateryna Shalkina (L’Elue), Oscar Chacón (L’Elu), Keisuke Nasuno (le jeune homme) Marco Merenda (le jeune homme.)
Qu’est-ce que le printemps, sinon cette immense force primitive longtemps endormie sous le manteau de l’hiver, qui soudain éclate et embrase le monde, que ce soit à l’échelon végétal, animal ou humain? L’amour humain, dans son aspect physique, symbolise l’acte même par lequel la divinité crée le Cosmos, et la joie qu’elle en retire. À un moment où les frontières anecdotiques de l’esprit humain tombent petit à petit, et où l’on peut commencer à parler d’une culture mondiale, rejetons tout folklore qui ne soit pas universel et ne retenons que les forces essentielles de l’homme, qui sont les mêmes dans tous les continents, sous toutes les latitudes, à toutes les époques. Que ce ballet soit donc dépouillé de tous les artifices du pittoresque, l’Hymne à cette union de l’Homme et de la Femme au plus profond de leur chair, union du ciel et de la terre, danse de vie ou de mort, éternelle comme le printemps!
Maurice Béjart.
ÉTUDE POUR UNE DAME AUX CAMÉLIAS
Première Salle Métropole, Lausanne, 21 décembre 2001. Musique: Frédéric Chopin, Francesco Cilea. Réalisation lumière: Dominique Roman. Rôle à la création: Christine Blanc. Reprise Alcobendas, Espagne, 22 mars 2011. Avec Elisabet Ros.
Elle était ma DAME et je l’ai rêvée comme une fleur «Un Camélia»!
Je vais mourir, mais elle, je ne veux pas qu’elle meure.
Rêve, Ombres, Imagination, femme idéale, je la cherche et je mourrai en la cherchant, elle qui peut-être va mourir aussi bientôt!
Ma Dame… aux camélias.
Maurice Béjart.
CANTATE 51
Première Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, le 26 mars 1966.
Musique: Johann-Sebastian Bach. Direction musicale: Karl Ristenpart. Soprano: Teresa Stich Randall. Trompette: Maurice André. Décors et costumes: Joëlle Roustan, Roger Bernard. Rôles à la création: Paolo Bortoluzzi, Beatriz Margenat, Madeleine Sterli, Lise Pinet. Avec la participation de l’Orchestre de chambre de la Sarre. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 16 décembre 2011. Avec Onuki Masayoshi, Kathleen Thielhelm, Florence Leroux – Coléno, Cosima Munoz. Réalisation costumes: Henri Davila. Réalisation lumière: Dominique Roman.
La joie qui éclate dans la partition de Jean-Sébastien Bach nous propose le thème de l’Annonciation. L’ange apparaît à Marie et lui prédit la naissance d’un fils, incarnation divine qui dynamise l’univers transfiguré comme cette musique qui dépasse l’humain.
Maurice Béjart.
LIGHT (SUITE)
Première, Light, Cirque Royal, Bruxelles, 22 septembre 1981. Musique: Antonio Vivaldi, Tuxedomoon, The Residents. Décors et costumes: Nuno Côrte-Real. Rôles à la création: Yoko Morishita, Shonach Mirk, Jorge Donn, Yann Le Gac, Patrice Touron, Michel Gascard, Kyra Kharkevitch. Reprise Light (Suite), Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 5 mai 2012. Avec Kateryna Shalkina, Elisabet Ros, Julien Favreau, Gabriel Arenas Ruiz, Oscar Chacón, Dawid Kunpinski, Lisa Cano. Réalisation lumière : Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Début 1979
À la demande de John Neumeier, je songe à un travail destiné au Ballet de Hambourg. Mon choix se porte sur Vivaldi, musicien mal connu, et en particulier dans ses musiques religieuses. Un montage musical est fait. J’hésite entre deux titres Light ou Caro Antonio.
Décembre 1979
Le travail préliminaire est achevé et le projet remis à Hambourg avec des maquettes de décors et costumes de Alan Burrett.
Printemps 1980
Au moment de me rendre à Hambourg pour travailler avec le Ballet, une chute me contraint à l’immobilité pour deux mois. Le contrat est remis à beaucoup plus tard.
Début 1981
Gérard Mortier prenant la direction de La Monnaie me demande un ballet nouveau pour ouvrir la saison. Nous passons en revue divers projets que j’ai en préparation. Vivaldi le séduit et je décide de reprendre ce travail. Mais il est nécessaire de repartir à zéro, les idées, même mises momentanément de côté, évoluent et se transforment. Et puis, chaque compagnie, comme chaque danseur, a son visage. La chorégraphie (je le crois de plus en plus) n’est pas du prêt-à-porter, mais du sur mesure.
Juillet 1981
Venise. Cinq semaines. Le Festival de la Danse. La ville de Vivaldi où le monde entier se retrouve. Je recommence un montage musical (I’oeuvre de Vivaldi est si vaste, si riche), un montage différent. Peu satisfaisant. Mon travail stoppé. L’impasse. Ou plutôt le labyrinthe, à l’image de cette ville que je connais si bien et où je me perds toujours. Soudain, un peu comme au détour d’une ruelle étroite, sombre, humide, surgit un immense «campo» balayé de lumière et saupoudré d’oiseaux, une vision s’impose: deux villes sur l’eau. Venise, et loin, San Francisco; entre les deux villes un pont, tel le Rialto, arc-en-ciel sur lequel des garçons et des filles dansent. Ces deux villes s’enfonçant dans l’eau, soudain, mais de la mer une plate-forme lumineuse surgit et s’envole vers le ciel, portant des êtres qui tournent inlassablement dans la lumière. Dès lors, le travail va très vite. J’introduis, entre les grandes séquences de Vivaldi, des pièces d’un jeune groupe de San Francisco que j’aime beaucoup, The Residents, puis d’un autre ensemble qui travaille avec eux, Tuxedomoon, et un montage nouveau s’élabore.
D’autres visions
La naissance – Une femme enceinte – Donner le jour – Un chercheur d’or – Une dame masquée qui semble peinte par Longhi – Une île près de Venise: San Francisco del Deserto où Saint François a abordé en revenant de Terre sainte… San Francisco – La mer – Le désert, un homme en Blanc tourne… tourne… pourquoi son chapeau est-il le même que celui des Pulcinella de Tiepolo? – La naissance – Une femme donnant vie à une femme – Une femme légère et qui porte la lumière – Un grand seigneur… Don Juan, Casanova ? Et puis bien sûr, le prêtre Roux – Caro Antonio.
Venise
Je demande à Bernard de Coster un environnement lumineux différent des lumières théâtrales et à Nuno Côrte-Real d’habiller les rêves et les corps. Je travaille. Oublier les visions. La chorégraphie est musique et architecture. Pas d’anecdote. Laisser les personnages rêvés vivre leur vie et former des structures précises, mathématiques. Construire une succession de Fugues comme la musique de Vivaldi qui se déploie, vigoureuse comme les bâtiments du Palladio.
Deux chiffres de base pour le travail: trois et quatre et bien sûr trois plus quatre qui font sept, et trois fois quatre qui sont douze. Trois. Quatre. Sept. Douze. La Musique. Les formes. Construire dans l’abstrait.
Bruxelles, début août 1981
Première répétition. Eux et moi. Les corps sont là, devant moi. Hâlés par le soleil. Heureux de retrouver leurs muscles. La chorégraphie se fait à deux comme l’amour. Avec ferveur, patience, enthousiasme, humilité, souffrance, joie. Light* Maurice Béjart.
*Ce ballet est dédié à Carolyn Carlson qui, enceinte, dansait à Venise, plus lumineuse que jamais.
BHAKTI III
Première au Festival d’Avignon, 26 juillet 1968. Musique traditionnelle indienne. Décors et costumes: Germinal Casado. Rôles à la création: Maïna Gielgud, Germinal Casado. Reprise Opéra de Lausanne, 15 janvier 2013. Avec Marsha Rodriguez, Harisson Wynn. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Par l’amour, l’adorateur s’identifie avec la divinité et revit chaque fois la légende de son Dieu, qui n’est lui-même qu’un des visages de la réalité et sans nom.
Shiva, troisième personne de la Trinité hindoue (Brahma, Vishnou, Shiva).
Dieu de la Destruction (qui est surtout la destruction de l’illusion de la personnalité). Dieu de la Danse. Son épouse, Shakti, n’est autre que son énergie vitale qui émane de lui et retourne en lui, immobile et pourtant éternellement en mouvement.
Maurice Béjart.
CE QUE LA MORT ME DIT
Première Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 10 décembre 1978. Musique: Gustav Mahler. Création lumière: Roger Bernard. Conception costumes: Judith Gombar. Avec Jorge Donn, Daniel Lommel, Shonach Mirk, Patrice Touron, Bertrand Pie, Kyra Kharkevitch, Victor Ullate, Jean-Marie Limon, Jan Nuyts, Philippe Lizon, Andrzej Ziemski, Martin Detournay, Ivan Marko Gérard Wilk, Kataline Czarnoy, Angèle Albrecht. Reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, du 22 au 30 juin 2013. Avec Julien Favreau, Elisabet Ros, Masayoshi Onuki. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
En hommage à Jorge Donn, Gil Roman reprend le programme Mahler imaginé par Maurice Béjart. A l’affiche, trois chorégraphies: Ce que la mort me dit, Le Chant du compagnon errant et Ce que l’amour me dit. C’est la première fois que le BBL interprète Ce que la mort me dit, ballet qui met en scène Mahler lui-même.
LIEBE UND TOD
Première Théâtre Bunka Kaikan, Tokyo, 14 avril 2002. Musique: Gustav Malher. Création costumes: Henri Davila. Création lumière: Dominique Roman. Rôles à la création: Christine Blanc, Gil Roman. Reprise Petit Théâtre, Verone, 19 octobre 2013. Avec Kathleen Thielhelm, Oscar Chacón.
Maurice Béjart a créé de nombreux ballets sur la musique de Gustav Mahler: Le Chant du compagnon errant, Ce que l’Amour me dit, Ce que la Mort me dit, Adagietto, A force de partir je suis resté chez moi… Dans Liebe und Tod, le chorégraphe prend un lied déjà mis en danse, Wo die schönen Trompetten blasen, en l’assortissant d’une nouvelle création pour Gil Roman: La Mort du tambour. Cette dernière est chorégraphiée sur Der Tamboursg’sell, un autre lied de Mahler tiré du recueil intitulé Des Knaben Wunderhorn.
LE MANDARIN MERVEILLEUX
Première Salle Métropole, Lausanne, 3 décembre 1992. Musique: Béla Bartók. Création costumes: Anna De Giorgi (d’après les films de Fritz Lang). Création lumière: Clément Cayrol. Dispositif scénique: Christian Frapin. Rôles à la création: Gil Roman, Koen Onzia, Martyn Fleming, Domenico Levrè, Anne-Cécile Morelle. Première reprise Opéra de Lausanne, 20 février 2014. Avec Masayoshi Onuki, Lawrence Rigg, Julien Favreau, Iker Murillo Badiola, Lisa Cano. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
En réglant la chorégraphie du Mandarin merveilleux, j’ai suivi exactement la partition, l’histoire et le découpage dramatique de l’œuvre de Béla Bartók. Cet univers des bas-fonds dans cette Mittel Europa d’avant les années 33 s’est révélé à moi grâce au cinéma de Fritz Lang qui fut un de mes maîtres en profondeur et, en particulier, grâce à un film: «M» le Maudit, qui se déroule dans le même contexte historique que le ballet de Bartók. Bartók, curieusement, intitule d’ailleurs son œuvre non pas ballet mais pantomime. Parmi les trois victimes qui tombent sous le charme de la (fausse) fille qu’exploitent les bandits, un autre personnage de Fritz Lang s’est imposé à moi – Siegfried – héros et victime, symbole et faillite d’un idéal. La fille artificielle, comme le robot de Metropolis, prolonge l’équivoque sexuelle qui poursuit une époque fascinante entre deux catastrophes mondiales. «M» le Mandarin.
Maurice Béjart.
7 DANSES GRECQUES
Création au City Center, New York, 3 octobre 1983. Avec Michel Gascard, Gil Roman, Serge Campardon, Rita Poelvoorde, Yann Le Gac, Martine Detournay, Andrej Ziemski. Costumes et lumière: Maurice Béjart. Première reprise, Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 21 mai 2014. Avec Oscar Chacón, Gabriel Arenas Ruiz, Iker Murillo Badiola, Marsha Rodriguez, Julien Favreau, Kathleen Thielhelm, Valentin Levalin. Musique: Mikis Theodorakis.
Ce que nous nommons le «folklore» (pour ma part, je préfère la formule «arts traditionnels») est toujours difficile d’accès et presque insaisissable et le fait d’appartenir ou non à la tradition de la culture en question n’est pas, ni avantage, ni handicap. Car, nos civilisations nous ont tellement éloignés de l’esprit traditionnel qu’il nous est difficile de concevoir le processus mental ayant donné naissance à cet art dans un passé souvent lointain.
C’est pourtant là qu’est la clé du problème: devenir l’autre et non pas dépeindre l’autre. Prendre la création par sa ligne intérieure, sa force cachée qui est de comprendre les racines d’un peuple, d’un groupement ethnique, culturel et réduire au minimum les citations folkloriques évidentes.
Dans le cas de la danse, les reconstitutions archéologiques ou populaires ont toujours un côté guindé et lamentable. On oscille entre le musée et le music-hall, l’ennui et le frelaté. Pour ces «danses grecques», j’ai cherché à limiter au maximum les emprunts à des «pas» authentiquement grecs. Certaines danses en contiennent deux ou trois; d’autres pas du tout, et ce sont certainement les plus réussies, les plus grecques!
Lorsque Theodorakis m’a porté cette musique, j’étais en train de travailler sur cette suite méditerranéenne nommée Thalassa. Je l’accueillis avec enthousiasme et elle en constitua le volet final.
Par la suite, le nombre de danses, de neuf fut ramené à sept et la chorégraphie retravaillée dans le sens de la rigueur mathématique (certaines danses sont composées comme des fugues de Bach) pour devenir ce ballet où la Grèce – aux dires des Grecs – est d’autant plus présente que les emprunts à son folklore sont minimes et que les costumes, dépouillés, sont inexistants comme ceux que les danseurs portent au studio.
Maurice Béjart.
LA IXE SYMPHONIE
Première Cirque Royal, Bruxelles, 27 octobre 1964. Textes de Friedrich Nietzsche, Friedrich von Schiller. Musique: Ludwig Van Beethoven. Décors, lumière et costumes originaux: Joëlle Roustand, Roger Bernard. Avec Lothar Höfgen, Lise Pinet, Duska Sifnios, Paolo Bortoluzzi, Tania Bari, Jorge Lefèbre, Cristyne Lawson, Jorge Donn, Laura Proença, Eisaku Udagawa, Germinal Casado, Jaleh Kerendi, Marie-Claire Carrié, Vitorrio Biagi, Mathlida Beauvoir. Reprises NHK Hall, Tokyo, 8 novembre 2014. Avec Dan Tsukamoto, Mizuka Ueno, Iori Nittono, Aya Takagi, Kathleen Thielhelm, Masayoshi Onuki, Elisabet Ros, Julien Favreau, Lisa Cano, Fabrice Gallarrague, Pauline Voisard, Felipe Rocha, Oscar Chacón, Keisuke Nasuno, Marsha Rodriguez, Cosima Munoz, Mari Ohashi, Kwinten Guilliams, Aldriana Vargas López, Hector Navarro, Alanna Archibald. Avec la participation de Citypercussion – Thierry Hochstätter et jB Meier. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Cette transposition chorégraphique de l’œuvre de Beethoven n’a d’autre idée, d’autre but, d’autre argument que la musique qui la supporte, la nourrit, et en est la seule raison d’être. La danse, ici, ne fait que suivre le lent cheminement du compositeur qui va de l’angoisse à la joie, des ténèbres vers la clarté. Il ne s’agit pas d’un ballet, au sens généralement adopté du terme, plaqué sur une partition qui est un des sommets de la musique, mais d’une participation humaine profonde à une œuvre qui appartient à l’humanité entière et qui est ici non seulement jouée et chantée, mais dansée, tout comme l’était la tragédie grecque ou toutes les manifestations religieuses primitives et collectives.
Maurice Béjart.
SUITE BAROCCO
Première Barocco-Bel Canto, Jardins Boboli, Florence, juin 1997 (dans le cadre de la 52ème édition de «Pitti Imagine Uomo» avec Gianni Versace). Musiques baroques du XVIIIe siècle. Costumes: Gianni Versace. Réalisation des costumes: Henri Davila. Rôles à la création: Gil Roman, Yaël Rion, Julien Favreau, Elisabet Ros, Stéphane Bourhis, Sylvie Demandols, Kathryn Bradney, Christine Blanc, Domenico Levrè, Juichi Kobayashi. Avec la participation de Naomi Campbell. Première reprise Suite Barocco, Opéra de Lausanne, 8 mai 2015. Avec Julien Favreau, Jiayong Sun / Masayoshi Onuki, Kwinten Guilliams / Lawrence Rigg, Vitali Safronkine, Marsha Rodriguez, Cosima Munoz, Mari Ohashi / Aldriana Vargas López, Kathleen Thielhelm / Lisa Cano, Alanna Archibald, Carme Andres, Denovane Victoire.
Un homme arrive au delà de la mort dans un pays magique…
Des oiseaux, des enfants, des anges ou une tribu secrète enfouie dans une forêt irréelle? Une aventure… un songe… un bal où le présent, le futur et le rêve se mélangent.
La mort n’est qu’un rêve.
Maurice Béjart.
PIAF
Première Théâtre Bunka Kaikan, Tokyo, 2 novembre 1988. Musique: Edith Piaf. Création costumes: Walid Aouni. Création lumière: Jean-Pierre Potvliege. Rôles à la création: Serge Campardon, Didier Chape, Maurice Courchay, Martyn Fleming, Göran Svalberg, Marc Hwang, Gil Roman. Reprise Opéra de Lausanne, 8 mai 2015. Avec Gabriel Arenas Ruiz / Keisuke Nasuno, Fabrice Gallarrague, Oscar Chacón / Masayoshi Onuki, Javier Casado Suárez, Iker Murillo. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Piaf, c’est d’abord une voix, immense, omniprésente, immortelle, qui dépasse le temps et les frontières. Quelle danseuse, quelle comédienne pourrait incarner Piaf? Elle est sans substance, elle n’est qu’amour, que présence adorée et torturante de l’autre. Traversant les miroirs de la solitude, elle se jette dans les bras de l’autre, chaque fois un autre, le même, toujours. Les hommes – elle les a découverts, aimés, enfantés, sublimés. Les hommes sont sa force, sa joie, son éternité, créés par elle, ils vivent grâce à elle, devenus tous, éternellement, Piaf.
Maurice Béjart.
GAÎTÉ PARISIENNE
Première Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 27 janvier 1978. Musiques de Jacques Offenbach, Manuel Rosenthal. Décors et costumes originaux: Thierry Bosquet. Rôles à la création: Victor Ullate, Micha Van Hoecke, Jorge Donn, Catherine Verneuil, Gérard Wilk, Mathé Souverbie, Ivan Marko, Luciana Savignano, Daniel Lommel, Rita Poelvoorde. Reprise Opéra de Lausanne 17 janvier 2016. Avec Masayoshi Onuki, Mattia Galiotto, Fabrice Gallarrague, Kevin Lila, Elisabet Ros, Julien Favreau, Kathleen Thielhelm, Kateryna Shalkina, Aldriana Vargas López. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Un jeune homme vient à Paris pour étudier la danse. Il rencontre un professeur qui, à la fois, l’adore et le tyrannise. Constamment, il s’évade dans le rêve et peuple son univers de personnages oniriques. Il y a quelque temps, Jacqueline Cartier me présenta le texte d’une comédie musicale qu’elle venait d’écrire sur la vie d’Offenbach. Je fus séduit par la façon dont le personnage du musicien était évoqué en fonction de son époque et fasciné en découvrant, à côté de l’image d’Offenbach, ce journal du Paris du Second Empire et du début de la IIIe République. Ce projet évoque en moi des souvenirs très précis de ma jeunesse et de mon arrivée à Paris.
L’OPÉRA: lieu magique et monstrueux, triomphe du sublime et du mauvais goût Napoléon III.
Maurice Béjart.
BÉJART FÊTE MAURICE (CRÉATION)
Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 16 décembre 2016. «J’ai réuni une suite d’extraits, exactement comme on prépare une fête. Ou comme on compose un récital de chansons, un spectacle festif, une rencontre légère.» Gil Roman. Chorégraphies: Maurice Béjart. Mise en scène: Gil Roman. Musiques: Ludwig van Beethoven, Anton Webern, Richard Franz Joseph Heuberger, Gioachino Rossini, Hugues Le Bars, musiques traditionnelles juives, indiennes et africaines. Création costumes: Henri Davila. Création lumière: Dominique Roman. Rôles à la création: Svetlana Siplatova, Connor Barlow, Mari Ohashi, Daniel Goldsmith, Kwinten Guilliams, Alanna Archibald, Jaym O’Esso, Elisabet Ros, Julien Favreau, Mika Yoshioka, Oana Cojocaru, Chiara Posca, Clélia Mercier, Haydée Herrero Feria, Floriane Bigeon, Angelo Perfido, Denovane Victoire, Wictor Hugo Pedroso, Mattia Galiotto, Michelangelo Chelucci, Mari Ohashi, Jiayong Sun, Elisabet Ros, Julien Favreau, Jasmine Cammarota, Vito Pansini, Kateryna Shalkina, Fabrice Gallarrague, Lawrence Rigg, Kathleen Thielhelm.
Chorégraphies Maurice Béjart, mise en scène Gil Roman, musiques Beethoven, Webern, Heuberger, Rossini, Le Bars, musiques traditionnelles juives, indiennes et africaines. Création costumes: Henri Davila. Création lumière: Dominique Roman. Rôles à la création: Svetlana Siplatova, Connor Barlow, Mari Ohashi, Daniel Goldsmith, Kwinten Guilliams, Alanna Archibald, Jaym O’Esso, Elisabet Ros, Julien Favreau, Mika Yoshioka, Oana Cojocaru, Chiara Posca, Clélia Mercier, Haydée Herrero Feria, Floriane Bigeon, Angelo Perfido, Denovane Victoire, Wictor Hugo Pedroso, Mattia Galiotto, Michelangelo Chelucci, Mari Ohashi, Jiayong Sun, Elisabet Ros, Julien Favreau, Jasmine Cammarota, Vito Pansini, Kateryna Shalkina, Fabrice Gallarrague, Lawrence Rigg, Kathleen Thielhelm.
LA FLÛTE ENCHANTÉE
Création Cirque Royal, Bruxelles, 10 mars 1981. Musique: Wolfgang Amadeus Mozart – Bande son: Orchestre Philharmonique de Berlin, sous la direction de Karl Böhm (1964). Décors et costumes d’après les plans originaux d’Alan Burrett. Rôles à la création: Yann Le Gac, Jorge Donn, Marin Boïeru, Shonach Mirk, Martine Detournay, Jean-Marie Limon, Patrice Touron, Dominique Genevoix, Gil Roman, Guy Poggioli, Christian Poggioli. Première reprise Théâtre de Beaulieu, 14 juin 2017. Mattia Galiotto, Gabriel Arenas Ruiz, Kateryna Shalkina, Julien Favreau, Elisabet Ros, Masayoshi Onuki, Jiayong Sun, Svetlana Siplatova, Jasmine Cammarota, Michelangelo Chelucci, Mari Ohashi, Kathleen Thielhelm, Solène Burel, Kwinten Guilliams, Lawrence Rigg, Wictor Hugo Pedroso, Angelo Perfido, Daniel Goldsmith, Dorian Browne, Denovane Victoire, Antoine Le Moal, Connor Barlow, Daniel Goldsmith, Lisa Cano, Javier Casado Suárez. Création lumière: Dominique Roman. Création costumes: Henri Davila.
La Flûte enchantée se présente à nous sous un double aspect: tout d’abord, une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré. Ce mélange peut nous sembler étrange. Constatons premièrement qu’il fonctionne parfaitement et que l’alternance des scènes, soit magiques, soit franchement comiques, avec un message philosophique d’une grande hauteur de pensée nous rend plus perméables à recevoir le symbolisme non seulement avec notre esprit, mais avec notre être total.
LA DANSE est tout d’abord un rituel; dans toute civilisation traditionnelle, Danse et rite sont inséparables, le prêtre danse, le sorcier, le chaman dansent, le pharaon aussi bien que David, roi et prophète, dansent devant l’image de leur divinité. C’est par le geste (MUDRA) que le rituel opère.
D’autre part, LE BALLET tel que le connaît notre civilisation occidentale, né à la fin du XVIe siècle, fut tout de suite à son aise dans la féerie, l’allégorie, le merveilleux, et la liste serait longue de nos ballets dont les titres se confondent avec ceux de nos contes de fées. C’est pour cela qu’il m’a semblé évident que des danseurs pouvaient rendre la pensée subtile de Mozart, et qu’une partition chorégraphique délicatement entrelacée entre les lignes de la musique aurait moins de poids qu’une simple mise en scène pour traduire ce double univers féerique et rituel.
Cela peut sembler une étrange entreprise que celle de faire danser un opéra dans son intégralité, mais d’une part (et je l’ai déjà souvent expérimenté), la voix humaine est le plus merveilleux support pour la danse, d’autre part le geste chorégraphique transcende le réalisme et prolonge la pensée subtile de la phrase musicale.
En montant La Flûte enchantée, je n’ai pas cherché à glisser dans une œuvre parfaite la moindre intention personnelle, ou message surajouté, mais à écouter scrupuleusement (et amoureusement) la partition, lire le livret et traduire.
On me demande souvent quel est le sujet de La Flûte. Je terminerai en cédant la parole à un spécialiste, Jacques Chailley, qui a analysé dans un ouvrage magistral cet opéra maçonnique: «Le sujet fondamental, on commence maintenant à le comprendre, est donc le conflit des deux sexes, conflit qui trouve son aboutissement dans le mystère du couple. L’homme et la femme doivent d’abord se chercher, puis, s’étant trouvés, dépasser leur condition première par une série d’épreuves qui les rendront dignes de leur nouvel état.»
Maurice Béjart.
DIXIT (CRÉATION)
Première Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 19 décembre 2017. Scénario et mise en scène: Marc Hollogne. Chorégrahies: Maurice Béjart, Gil Roman. Musiques: Johann Sebastian Bach, Béla Bartok, Ludwig van Beethoven, Hector Berlioz, Citypercussion, Duke Ellington, Kudsi Erguner, Pierre Henry, Hugues Lebars, Franz Liszt, Louiguy, Freddie Mercury / Roger Taylor, Wolfgang Amadeus Mozart, musique traditionnelle juive, musique traditionnelle de l’Inde, musique traditionnelle iranienne, musique traditionnelle du Tchad, Maurice Ravel, Gioachino Rossini, Nino Rota, Igor Stravinsky, Tango argentin, Mikis Theodorakis, Edgar Varèse, Guiseppe Verdi, Richard Wagner, Anton Webern, John Zorn. Compositions originales Julien de Hollogne, Marc Hollogne. Création costumes: Henri Davila. Création lumière: Marc Hollogne, Pierre-Yves Toulot. Adaptation additionnelle: Dominique Roman. La compagnie dans l’ordre d’apparition sur scène: Mattia Galiotto, Kwinten Guilliams, Mari Ohashi, Jaym O’Esso, Keisuke Nasuno, Masayoshi Onuki, Antoine Le Moal, Jasmine Cammarota, Haydée Herrero Feria, Fabrice Gallarrague, Javier Casado Suàrez, Kathleen Thielhelm, Gabriel Arenas Ruiz, Alanna Archibald, Carme Andres, Portia Adams, Wictor Hugo Pedroso, Vito Pansini, Clélia Mercier, Bianca Stoicheciu, Dorian Browne, Valerija Frank, Clara Boitet, Denovane Victoire, Jiayong Sun, Chloé Lopes Gomes, Federico Matetich, Lisa Cano, Lawrence Rigg, Oana Cojocaru, Michelangelo Chelucci, Svetlana Siplatova, Angelo Perfido, Connor Barlow, Chiara Posca, Solène Burel, Daniel Goldsmith, Benedetta Montefiore, Floriane Bigeon, Julien Favreau, Elisabet Ros. Les acteurs dans l’ordre d’apparition à l’écran : Mattia Galiotto, Gil Roman, Marc Hollogne, Tony Fricker, François Nadin, Julie Brossard, Jasmine Cammarota, Kathleen Thielhelm, Carole Rey, Pascal Crittin, Ensemble vocal de Saint-Maurice, Patrick Messina, Quatuor Sine Nomine, Ava Castro, Sirarpik Grigorian, Guy Zen Runen, Michelangelo Chelucci, Ndeye Seck.
À travers un dialogue unique entre écran de cinéma et scène, ce spectacle, premier «Cinéma- Danse-Théâtre» du Béjart Ballet Lausanne, écrit et mis en scène par Marc Hollogne, mêle réel et virtuel, chorégraphies de Maurice Béjart et de Gil Roman, créations inédites et images d’archives. Un hommage total qui, par le procédé novateur du Cinéma-Théâtre, permet de faire interagir le passé et le présent de la Compagnie, de le voir et l’entendre dialoguer avec son héritier et ses danseurs actuels. Dixit est un voyage à travers l’aventure du Béjart Ballet Lausanne, en s’approchant de ce qui constitue précisément l’inspiration. D’où vient-elle? De quoi faut-il la vêtir pour innover, ne pas se répéter? Comment traduire chorégraphiquement les inspirations captées dans la réalité? Autant d’interrogations pour tenter de saisir l’acte de créer, pour plonger au coeur de l’imagination des deux chorégraphes, Maurice Béjart et Gil Roman.
Marc Hollogne.
ALTENBERG LIEDER
Création Maison de la Danse, Lyon, décembre 1995. Musique: Alban Berg. Création lumière: Dominique Roman. Création costumes: Henri Davila. Rôles à la création: Mercedes Villanueva, Alessio Silvestrin, Julien Favreau. Reprise Théâtre Navoï, Tachkent, 4 mai 2018. Avec Solène Burel, Javier Casado Suárez, Antoine Le Moal.
Trois êtres vont vivre un instant de leur vie devant vos yeux en dansant. Quel est, quel sera cet instant? Chacun de vous peut l’imaginer et le vivre en même temps que l’espace, en même temps que la musique, en même temps que le temps, le temps, le temps d’un instant.
Maurice Béjart.
UN CYGNE D’AUTREFOIS SE SOUVIENT QUE C’EST LUI
Première Salle Métropole, Lausanne, 1993 (L’Art du Pas de Deux). Musiques: Richard Wagner, Lohengrin, Prélude de l’Acte I. Création costumes: Henri Davila. Création lumière : Dominique Roman. Rôle à la création Gil Roman. Reprise Théâtre Navoï, Tachkent, 4 mai 2018. Avec Julien Favreau.
Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui.
Mallarmé.
CASSE-NOISETTE
Première Théâtre Regio, Turin, 4 octobre 1998. Musiques: Piotr Ilitch Tchaïkovski, Vincent Scotto, Léon Raiter, Tony Murena, Johann Sebastian Bach. Accordéon: Yvette Horner. Décors d’après les plans originaux de Roger Bernard. Création costumes: Anna De Giorgi. Rôles à la création: Gil Roman, Elisabet Ros, Damaas Thijs, Christine Blanc, Domenico Levré, Kathryn Bradney, Myrna Kamara, Igor Piovano et le Béjart Ballet Lausanne. Première reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 18 décembre 2018. Accordéon: Lisa Biard. Rôles: Kwinten Guilliams, Gabriel Arenas Ruiz, Elisabet Ros, Masayoshi Onuki, Julien Favreau, Javier Casado Suárez, Kathleen Thielhelm, Valerija Frank, Mari Ohashi, Jiayong Sun, Hideo Kishimoto, Wictor Hugo Pedroso, Manoela Gonçalves, Solène Burel, Alanna Archibald et le Béjart Ballet Lausanne. Création lumière: Dominique Roman. Création costumes: Henri Davila.
La nuit de Noël. Un enfant seul est assis auprès d’un petit sapin assez pauvre aux branches duquel, quelques guirlandes qui ont survécu à des Noëls d’antan, pendent tristement.
Sa mère est morte*
Soudain, rêve ou magie, elle est là, près de lui, et dépose un petit cadeau au pied de l’arbre.
La nuit ensorcelée commence, le cadeau grandit et devient icône miraculeuse, des amis surgissent, la mère est là, vivante, suivie des deux Anges de lumière et de Marius-Mephisto.
La chambre entière Danse et l’enfant se met à rire.
Est-ce un rêve?
Le réel est ce que nous ressentons. Le réel est l’instant. Ici et maintenant, libéré de son angoisse, l’enfant voit le Pas de Deux du ballet Casse-Noisette réglé par Marius, son maître et dansé par le prince et la princesse.
Il sera Danseur.
Maurice Béjart.
*Maurice Béjart a dédié ce ballet à sa mère.
PIÈCES COURTES (CRÉATION)
Première Festival Como città della Musica, Como, 30 juin 2021. Musique: Jean-Sébastien Bach, Gustav Mahler, Giuseppe Verdi, Pierre Henry, Wolfgang Amadeus Mozart, musique traditionnelle juive. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Gil Roman a réuni une série de pièces courtes extraites du répertoire de Maurice Béjart. Ce ballet est une suite d’extraits qui comporte différentes techniques de danse et témoigne de plusieurs facettes de l’œuvre du maître.
LES CHAISES
Première Théâtre Municipal de Rio de Janeiro, 24 avril 1981. Musique: Richard Wagner. Texte: Eugène Ionesco. Rôles à la création: Laura Proença et Maurice Béjart. Reprise Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 6 septembre 1984. Avec Marcia Haydée et John Neumeier. Reprise II World Ballet Festival, Tokyo, 19 août 2021. Avec Alessandra Ferri et Gil Roman.
«Un vieux couple perdu dans une île reçoit des invités imaginaires afin de leur transmettre un message. Seule la Mort attend ces Tristan et Ysolde dérisoires et ridicules dans leurs rêves de vieillards adolescents.»
Maurice Béjart.
LA PORTE
Première Brooklyn Academy, New-York, 1970. Musique: Pierre Henry. Rôle à la création: Maïna Gielgud. Reprise Opéra de Lausanne, 17 septembre 2021. Avec Leroy Mokgatle.
En 1970, pour le lancement de la saison de la Brooklyn Academy à New York, Maurice Béjart fait sensation en présentant La porte: un solo sur pointe chorégraphié pour Maïna Gielgud sur la musique de quatre des Variations pour une porte et un soupir de Pierre Henry. A la reprise à l’Opéra de Lausanne, Gil Roman questionne l’identité en confiant, pour la première fois, le rôle à un danseur.
SYMPHONIE POUR UN HOMME SEUL
Première Théâtre de l’Etoile, Paris, 26 juilet 1955. Musique: Pierre Henry, Pierre Schaeffer. Rôles à la création : Maurice Béjart, Michèle Seigneuret. Reprise Opéra de Lausanne, 17 septembre 2021. Avec Mari Ohashi, Mattia Galiotto, Carme Andres, Floriane Bigeon, Jasmine Cammarota, Oana Cojocaru, Antoine Le Moal, Chiara Posca, Paolo Randon, Bianca Stoicheciu. Réalisation lumière: Dominique Roman. Réalisation costumes: Henri Davila.
Comment répondre à la clameur des foules? Par des violons? Par des hautbois? Et quel orchestre peut se vanter d’équilibrer cet autre cri que l’homme dans sa solitude n’arrive pas à pousser? Renonçons aux accents du violoncelle, trop lâches pour l’homme d’à présent, son épopée quotidienne et son angoisse collective. Des pas, des voix, des bruits familiers suffiront. Des pas le pressent, des voix le traversent qui font l’amour ou la guerre, le sifflement des bombes ou un air de chanson. Que le danseur moderne, sans costume ni décor, soit sans tambour ni trompette. Au rythme de son propre cœur, s’il est sincère, sa danse sera plus vraie.
Maurice Béjart.
WIEN, WIEN, NUR DU ALLEIN
Première Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 14 mars 1982. Première mondiale Théâtre Musical, Châtelet, Paris – 21 avril 1982. Rôles à la création: Marcia Haydé, Jorge Donn, Shonach Mirk, Patrice Touron, Kyra Kharkevitch, Sandi Gorostidi, Michel Gascard, Philipe Lizon, Olivier Perriguey, Sophie Baule, John King, Martine Detournay, Gil Roman, Catherine Sarrelangue, Jean-Marie Limon, Guy Poggioli, Andrzej Ziemski Marin Boieru Peter Kubik. Reprise Théâtre de Beaulieu, Lausanne, 16 décembre 2022. Mise en scène: Gil Roman. Musiques: Ecole de Vienne (Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Strauss, Schönberg, Alban Berg, Webern). Décors et costumes: Nuno Côrte-Real. Nouveau concept décors: Magali Baud. Réalisation costumes: Henri Davila. Création lumière: Dominique Roman. Avec Solène Burel, Oscar Chacon, Mari Ohashi, javier Casado Suàrez, Jasmine Cammarota, Angelo Perfido, Masayoshi Onuki, Federico Matetich, Antoine Le Moal, Manoela Gonçalves, Jiayong Sun, Min Kyung Lee, Kwinten Guilliams, Oana Cojocaru, Denovane Victoire, Daniel Aguado Ramsay, Liam Morris, Konosuke Takeoda, Ilia Chkolnik
Nous vivons, et presque chacun de nous en est conscient, la fin d’une époque, et même plus, la fin d’un cycle de l’humanité. Comment et quand se fera cette apocalypse, aucun pseudo-prophète ne peut nous le dévoiler mais bien des gens ressentent l’imminence de cette fin. Pourtant, la certitude de cette issue ne doit engendrer en nous ni peur, ni pessimisme, toute fin est le début d’un renouveau, la mort et la condition même de la vie; et la forêt consternée par l’hiver, visage noir et blanc d’une apparente éternité glacée, annonce que, sous ce visage de mort, le printemps est proche… Eternel retour! Il faut qu’une humanité meure pour qu’une autre retrouve la source de vie.
Imaginons des êtres au bord de l’abîme, ayant perdu l’espoir, le ciel bleu, la nature; il ne leur reste que la musique, elle est leur oxygène, grâce à elle ils aiment, ils rient, ils rêvent, ils dansent, ils surnagent… la musique, et un mot magique, un mot-clé, le souvenir: Vienne, essence de cette musique qu’ils aiment et dont ils ont besoin.
Vienne, un rêve, un espoir, une lente décadence, la mémoire d’un certain passé, Vienne, petite madeleine de Proust au parfum de Schubert du côté de chez Mozart, prisonnière de sa légende, Sodome et Gomorrhe d’un fleuve qui incarne la Valse, d’une valse qui tourne comme les planètes.
À partir de cela on peut imaginer toutes les histoires possibles…
La danse qui est à la fois toujours abstraite et toujours lyrique ne raconte rien, mais elle éveille l’imagination profonde de qui la regarde…
Le ballet est une œuvre ouverte où chacun vient, comme dans un miroir, avec son propre visage, ses propres préoccupations, se créer une histoire à sa mesure.
Maurice Béjart.
BÉJART
DANSÉ
DANS LE MONDE
ENTIER
Des compagnies et des interprètes étrangers représentent dans le monde entier les chorégraphies de Maurice Béjart. En voici un bref aperçu.
JAPON
Depuis le début des années 70, le Tokyo Ballet – que Maurice Béjart considérait souvent comme sa deuxième compagnie – a été fondé en 1964 par Tadatsugu Sasaaki. De très nombreux ballets de Maurice Béjart figurent au répertoire de la première compagnie nipponne.
C’est toujours une joie de retrouver le Japon et son public, ami fervent et éclairé disait le chorégraphe. C’est que, depuis des années déjà, le Japon vivait en moi, sa littérature, son théâtre, son cinéma, sa pensée, son amitié… Depuis des années, je vivais à l’Edo (Tokyo) en rêve, sa profondeur, cette vie de l’esprit parfois plus réelle que la vie quotidienne.
En créant Le Kabuki (1986) pour le Tokyo Ballet, Maurice Béjart écrit :
«Parmi les arts de la scène existants que l’on peut voir au XXe siècle, ceux du Japon, le Nô, le Kabuki et le Bunaku sont les plus anciens. Le Kabuki, phénomène unique parmi les arts de la scène, a vu le jour au XVIIe siècle et s’est largement développé au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, il reste pour nous travaillant au théâtre un phare et une source inépuisable d’inspiration.
«Chushingura», le conte des 47 Ronins est l’un des chefs d’œuvre théâtraux, non seulement du Japon mais du monde entier.
Créer un ballet à partir de ce récit nous permet de percevoir à travers les âges l’immuabilité de la vérité humaine. Dans cette pièce, le ballet, art symbolique, embrasse le Kabuki, art suprême, rituel où le mythe s’imprègne du quotidien, le transcende, le sublime et nous libère ainsi de notre angoisse existentielle par l’intermédiaire de l’acteur.
Le temps n’existe plus: nous sommes tous des Ronins orphelins du temps. Je me suis rendu compte, en acceptant ce magnifique conte, de la nécessité de comprendre les aspects sacrés et religieux de la pièce; de plus, la cérémonie finale du «Seppuku» des Samouraïs était une incantation à l’empereur, un hymne au Boudha et au grand Néant.»
A Tokyo, les chorégraphies de Maurice Béjart dansées par le Tokyo Ballet
Boléro (19 juillet l982) – L’Oiseau de feu (21 juillet 1982)- Don Giovanni ( 30 septembre 1983) – Le chant du compagnon errant (30 septembre 1983) – Le Kabuki (16 avril 1986) – Bugaku (21 juillet 1989) – Le Sacre du printemps (9 avril 1993) – « M », création, pour le Tokyo Ballet, dédiée à Yukio Mishima, musique de Toshiro Mayuzumi (31 juillet 1993) – Petrouchka (10 février 1996) – Casse– Noisette (17 mars 1999) – Bhakti III (5 octobre 2000) – Gaîté parisienne (14 avril 2002) – 7 Danses grecques (7 janvier 2003) – Roméo et Juliette (30 septembre 2003) – Le Mandarin merveilleux (11 février 2004).
Une profonde amitié lie toujours le Béjart Ballet Lausanne et le Tokyo Ballet. A plusieurs reprises, Gil Roman y a présenté ses créations. Pour les 50 ans du Tokyo Ballet, les deux compagnies se sont retrouvées pour la IXe Symphonie, de Beethoven, chorégraphiée par Maurice Béjart, le 8 novembre 2014 (NHK Hall de Tokyo). Signalons que le Tokyo Ballet a rendu, en juin 2008, un hommage à Béjart aux Nuits de Fourvières (Lyon). Au programme: Le Sacre du printemps, La Luna, Chant du compagnon errant, Boléro.
Ailleurs dans le monde
Le Boléro, dansé par Elisa Carrillo Cabrera. Veracruz (29 juillet 2022), Mexico (31 juillet), Toluca (1er août), Cancun (4 août), Merida (6 août).
EUROPE
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung. Ravennes (4-6 juin). L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung. Turin (13-14 septembre).
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Baden Baden (2-3 octobre).
L’Heure exquise,dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Londres (15-23 octobre).
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Monte-Carlo (11-12 décembre).
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Brescia (14 avril), Milan (20-22 avril), Trento (27 avril), Padova (4-5 mai), Treviso (7-8 mai), Venezia (11-12 mai).
Gala de danse hommage à Patrick Dupond.
Le Chant du compagnon errant, par le Ballet de l’Opéra national de Paris.
21, 22 et 23 février, Palais Garnier.
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Parme (4 mars).
L’Heure exquise, dansée par Alessandra Ferri et Carsten Jung.
Milan (1er avril).
19 avril, Palais Garnier,
Soirée exceptionnelle en l’honneur de Claude Bessy, M pour B, Maurice Béjart.
À l’occasion des 90 ans de Claude Bessy, les élèves de l’École de danse de l’Opéra national de Paris lui consacrent une soirée exceptionnelle, composée d’extraits de ballets et d’un film sur sa vie réalisé par Fabrice Herrault.
20 avril au 28 mai 2023, Opéra Bastille. Hommage à Maurice Béjart,
Le Chant du compagnon errant, L’Oiseau de feu, Le Boléro, par les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra, Orchestre de l’Opéra national de Paris.
Cette soirée Maurice Béjart, qui fait l’objet d’une captation co-produite par l’Opéra national de Paris avec la participation de France Télévisions, le soutien du CNC et la Fondation orange, a été retransmise en direct le 25 mai 2023, à 19h.30,sur France.tv/Culturebox.
&
&1960 Grand prix chorégraphique du Théâtre des Nations (Paris) | 1973 Prix Hammarskjöld: médaille d’or du mérite artistique (Suède) | 1974 Prix Erasme (Amsterdam, Pays-Bas) | 1975 Prix Carina Ari, (médaille suédoise de la danse) | 1979 Docteur Honoris Causa de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) | 1980 Prix de la S.A.C.D (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), Paris | 1981 Nommé Director of Performing Arts du John F. Kennedy Memorial Center, Paris | 1982 Commandeur de l’Ordre de Léopold (Belgique) | 1983 Prix spécial Messager de l’Université de la danse (Italie) | 1984 Prix Enrico Cecchetti décerné par l’Accademia Internazionale Medicea de Florence récompensant une personnalité européenne qui a le mieux illustré l’Art du mime et de la danse; Citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles | 1986 l’Empereur du Japon lui décerne L’Ordre du Soleil levant | 1988 Nommé Grand Officier de l’Ordre de la Couronne (Belgique) | 1992 Prix Toti Dal Monte (Italie) | 1993 Praemium Imperiale attribué par la Japan Art Association, distinction récompensant chaque année cinq artistes de renommée internationale | 1994 Deutscher Tanzpreis de l’Association allemande des professionnels de la danse (Essen), pour sa «contribution exceptionnelle à l’évolution de cet art au cours de ce siècle»; membre libre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France | 1995 29 mars: Maurice Béjart à l’Académie des Beaux-Arts; 4 décembre: Prix Together for Peace Foundation, à Rome, pour son engagement en faveur de la paix et de la solidarité entre les peuples | 1996 26 janvier: médaille de la ville de Palerme; 3 décembre: Bourgeois d’honneur de la ville de Lausanne d’honneur de la ville de Lausanne | 1997 25 juin: 1er prix Pitti Immagine Arte e moda, Florence; 1998 28 octobre: grand officier de l’Ordre de l’Infante (Portugal); 14 novembre: Masque d’Or pour la danse, par la commune de Campione (Italie) | 1999 10 novembre: Kyoto Prize de la Inamori Foundation (Japon) | 2000 16 décembre: Nijinsky de la danse (Monaco) | 2001 22 novembre: Prix Grand Siècle Laurent Perrier, remis par Jeanne Moreau (France) | 2003 21 juin: Prix Benois de la danse – pour l’ensemble de son œuvre; 31 octobre: Commandeur de l’Ordre des arts et des lettres | 2006 Prix Politika, Belgrade.
miseenscÉne
ANIARA (OPÉRA)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Karl Birger Blomdahl
Décors et costumes: Raymond Moulaert
Tania Bari, Lise Pinet, Laura Proença, Pierre Dobrievitch
Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles, décembre 1960.
LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX (OPÉRA)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Kurt Weill
Livret: Bertolt Brecht
Décors et costumes: Rudolf Küffner
Janine Charrat, Ursula Kübler, Ballet du XXe Siècle
Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles, février 1961.
LA DAME ESPAGNOLE ET LE CAVALIER ROMAIN (OPÉRA BOUFFE)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Alessandro Scarlatti
Décors: Salvador Dali
Costumes: Germinal Casado
Ballet du XXe Siècle, Théâtre de la Fenice, Venise, mars 1961, Soirée Dali-Scarlatti-Gala
Renato Capecchi, Fiorenza Cossoto; Ludmilla Tchérina.
Repris à Paris, Théâtre des Champs-Élysées, 18 avril 1962.
LES CONTES D’HOFFMANN (OPÉRA)
Mise en scène: Maurice Béjart
Musique: Jacques Offenbach (intermèdes électroniques de Henri Pousseur)
Décors et costumes: Germinal Casado
Tania Bari, Dolorès Laga, Antonio Cano, Jörg Lanner Ballet du XXe Siècle, Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 22 novembre 1961.
LA REINE VERTE (THÉÂTRE)
Textes, mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart Musiques: Pierre Henry, Franz Lehár, Camille Saint-Saëns Décors et costumes: Joëlle Roustan, Roger Bernard
Maria Casarès, Jean Babilée, Ursula Kubler, Laura
Proença, Mathé Souverbie.
Théâtre Hébertot, Paris, 19 octobre 1962.
LA VEUVE JOYEUSE (OPÉRETTE)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Franz Lehár
Version française de Flers et Caillavet Décors et costumes: Germinal Casado
Montage sonore et visuel: Maurice Béjart
Chanteurs: Maryse Paris, Michel Ferrer, Jean-Jacques Schreurs, Friedl Teller, Jean-Pierre Loriot.
Ballet du XXe Siècle, Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 12 décembre 1963.
LA DAMNATION DE FAUST (ORATORIO)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Hector Berlioz
Décors et costumes: Germinal Casado
Christiane Vlassi, Cyril Atanassoff, Jean-Pierre Bonnefous.
Ballet de l’Opéra de Paris, Opéra de Paris, Paris, 13 mars 1964.
LES OISEAUX (COMÉDIE MUSICALE)
Chorégraphie: Maurice Béjart, en collaboration avec Philippe Dasnoy
Musique: Manos Hadjidakis
Décors et costumes: Germinal Casado
Ballet du XXe Siècle (repris et complété en mars 1970).
Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles, 11 mars 1965.
LA TENTATION DE SAINT-ANTOINE (THÉÂTRE)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: montage sonore, Pierre Henry et Maurice Béjart
Textes: Gustave Flaubert
Décors: Martha Pan, A. Wogenski
Costumes: Germinal Casado
Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault, J. Consoli, Michèle Seigneuret.
Compagnie Renaud-Barrault, Théâtre de France-Odéon,
Paris 11 mars 1967.
LA TRAVIATA (OPÉRA)
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Giuseppe Verdi
Livret de Piave inspiré du roman «La Dame aux Camélias»
d’Alexandre Dumas fils
Décors et costumes: Thierry Bosquet
Danseur: Jörg Lanner
Chanteurs: Vasso Papantoniou – Edoardo Gimenez – Licinio Montefusco
Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles, 27 février 1973.
LE MALADE IMAGINAIRE
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Textes: Molière
Musique: Nino Rota
Décors et costumes: Joëlle Roustan, Roger Bernard Robert Hirsch ou Maurice Béjart, Shonach Mirk, Jorge Donn, Rita Poelvoorde, Elizabeth Cooper, Bertrand Pie, Jean-Michel Bouvron, Catherine Verneuil, Maguy Marin, José Parès, Patrice Touron, Virginie Lommel
Ballet du XXe Siècle, Comédie-Française, Paris, 3 décembre 1976.
LES PLAISIRS DE LÎLE ENCHANTÉE
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Textes: Molière (Trois comédies de Molière)
Musiques: Jean-Baptiste Lully, Marc Antoine Charpentier, Dominique Probst
Décors et costumes: Alan Burrett
Ave les comédiens de la Comédie-Française
Comédie-Française, Paris, 17 décembre 1980.
DON GIOVANNI (OPÉRA)
Mise en scène: Maurice Béjart
Musique: Wolfgang Amadeus Mozart
Livret: Lorenzo Da Ponte
Décors et costumes: Thierry Bosquet
Ruggiero Raimondi, Katia Ricciarelli, Stafford Dean, Eric Tappy, Peter
Meven, Eugenia Moldoveanu, John Tomlinson, Maria Ewing.
Grand Théâtre de Genève, septembre 1980.
SALOMÉ (OPÉRA)
D’après la pièce d’Oscar Wilde
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Richard Strauss
Décors et costumes: Nuno Corte Real Julia Migenez-Johnson, Simon Estes, Robert Tear.
Grand Théâtre de Genève, 21 janvier 1983.
CINQ NÔ MODERNES
Mise en scène: Maurice Béjart
Texte: Mishima (adaptation: Marguerite Yourcenar)
Décors et costumes: Nuno Corte Real
Parry, P. Pizzuti, C. Bosc, E. Mihara, J. Dobrynime, A. Louafi,
Perriguey.
Compagnie Renaud – Barrault, Paris, décembre 1984.
LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN
Mise en scène et chorégraphie: Maurice Béjart
Texte de Gabriele D’Annunzio
Musique de Claude Debussy
Eric Vu An, Didier Sandre, Cornélia Berger, Colette Alliot-Lugaz, François Beukelaers, Philippe Bianco.
Ballet du XXe Siècle. Coproduction Scala de Milan –
Festival de Salzbourg, 1986.
A-6-Roc
En 1992, au Théâtre de Vidy, à Lausanne, Maurice Béjart joue et met en scène sa troisième pièce de théâtre. Sept personnages en quête d’un paradis perdu, réflexion sur l’enfance du chorégraphe qui, dans ce spectacle, donne la réplique à Gil Roman. Cette pièce – celle que Béjart préférait – a été publiée, avec un commentaire, dans un ouvrage intitulé Béjart-théâtre : A-6-Roc (Editions Calmann-Lévy).
FILMSDE ETSUR
MAURICE
BÉJART
LE SACRE DU PRINTEMPS
Réal. R. Mazoyer, 1963
Ballet du XXe Siècle
BHAKTI
Réal. Maurice Béjart, 1968.
Ballet du XXe Siècle.
B COMME BÉJART
Réal. Marcel Schüpbach DVD, 2001.
Béjart Ballet Lausanne.
MAURICE BÉJART,
LE TEMPS D’UN BALLET
Réal. François Reichenbach, DVD 2008.
Ballet du XXe Siècle.
LE DANSEUR
Réal. Maurice Béjart, 1966.
Avec Jorge Donn, Rosella Hightower
et le Ballet du XXe Siècle.
JE SUIS NÉ À VENISE
Réal. Maurice Béjart, 1976.
Avec Jorge Donn, Philippe
Lison, Barbara, Shonah Marik, Véra Van
Hoecke, Jean Marie Marion,
Maurice Béjart et le Ballet du XX siècle.
BÉJART! VOUS AVEZ
DIT BÉJART ?
Réal. Serge Korber DVD, 2005.
Béjart Ballet Lausanne.
QUEEN & BÉJART – Ballet For Life, doc.2018, un film de Lynne
Wake, produit par Simon Lupton & Jim Beach. Montage Christopher Bird.
BALLET FOR LIFE, Ballet 1997,
film de David Mallet. Produit par Rocky Oldham & Jim Beach. Montage Dave
Gardener & David Mallet. Bonus: “Making of”, 1997, DVD.
GRAND PAS IN THE WHITE NIGHT
Maurice Béjart – Oleg Vinogradov
Ballet du XXe Siècle/ Kirov Ballet
DVD 2006.
BEST OF MAURICE BÉJART: L’AMOUR, LA DANSE Réal.
Gilles Amado
Béjart Ballet Lausanne DVD 2007.
BREL, BARBARA Réal.
France Brel Béjart
Ballet Lausanne
DVD 2007.
LE TOUR DU MONDE EN 80 MINUTES
Réal. Gilles Amado
Béjart Ballet Lausanne
DVD 2008.
LE SACRE DU PRINTEMPS
Réal. Arantxa Aguire
Ballet du XXe Siècle
DVD 2008.
CASSE-NOISETTE
Réal. Arantxa Aguire
Béjart Ballet Lausanne
DVD 2008.
LE BÉJART BALLET LAUSANNE AU PALAIS GARNIER
En 2010, le BBL présente à l’Opéra de Paris quatre chorégraphies
de Maurice Béjart: Sonate à trois (Bartók),
Webern Opus V (Webern), Dialogue de l’ombre double (Boulez) et
Le Marteau sans maître (Boulez).
Film reportage de Arantxa Aguirre, 2012.
LE BBL EN TOURNÉE EN CHINE
De l’Opéra national de Pékin aux grands théâtres de Hangzhou et de Shanghai,
ce film reportage sur la tournée du BBL en Chine, en 2011, comprend des
extraits des ballets Dionysos suite et Boléro, de Maurice Béjart, ainsi que de
Là où sont les oiseaux, de Gil Roman. Réal. Arantxa Aguirre, 2013.
LA IXE SYMPHONIE
Captation du spectacle au NHK Hall de Tokyo, 8 nov. 2014.
Réal. Mari Inamasu.
BBL
DANCING BEETHOVEN
Du début du travail chorégraphique jusqu’à la première représentation de la IXe Symphonie.
NHK Hall, Tokyo, 8 nov. 2014.
Réal. Arantxa Aguirre, 2016.
BBL.
LIVRES
DE
MAU
RICE
BÉJ
ART
«Mes livres sont des «ballets de mots», images, impressions,
cadences, rythmes, conçus en union avec mes chorégraphies.»
Grand lecteur, Maurice Béjart aimait à flâner des heures durant dans les librairies. Parmi les très nombreux écrivains qui qui l’ont accompagné tout au long de sa vie, il faut citer André Malraux, Vaslav Nijinski, Friedrich Nietzsche, Alexandre Dumas, Yukio Mishima, Molière, Jean Genet, Eugène Ionesco, Charles Baudelaire, François Weyergans, De Gaulle, René Guénon… Auxquels s’ajoutent de très nombreux ouvrages consacrés au Japon et à l’Inde, en particulier. Mais le chorégraphe s’est très vite révélé un auteur à part entière, amoureux de la langue et de son rythme. Dans la présentation de Le Ballet des mots, paru en 1994, il écrivait: Mes livres sont des «ballets de mots», images, impressions, cadences, rythmes, conçus en union avec mes chorégraphies.«Mathilde fut d’abord un roman, puis devint par la suite un ballet. La mort subite, le journal intime de mon père entrecroisé au mien, n’est en fait que la suite de Mathilde, ou peut-être son prélude, puisque pour moi la chronologie n’existe pas. Ces deux textes sont deux ballets d’amour, d’espoir et de joie. Et précisément en ce qui concerne les ballets, je n’écris jamais d’arguments au préalable. La musique me dirige, les corps m’inspirent et, soit au studio, soit sur la scène, des formes surgissent, des relations se nouent, le ballet prend sa vie de chair et de son. Bien après, l’œuvre terminée, j’écris un texte qui paraphrase le mouvement par un autre «ballets de mots.»
MATHILDE OU
LE TEMPS PERDU,
Roman
Julliard, 10/18, Paris, 1973.
L’AUTRE CHANT DE
LA DANSE, CE QUE
LA NUIT ME DIT
Dédié à Jorge Donn.
Flammarion, Paris, 1974.
UN INSTANT DANS
LA VIE D’AUTRUI
Autobiographie, les trente premières
années de sa carrière de chorégraphe.
Flammarion, Paris, 1979.
LA MORT SUBITE –
JOURNAL INTIME
Maurice Béjart, Gaston Berger
Dédié à sa sœur, Claude Vergez.
Librairie Séguier, Paris, 1991.
THÉÂTRE: A-6-ROC
Ed.Plume, Paris, 1992.
LE BALLET DES MOTS
Les Belles Lettres/ Archimbaud,
Paris, 1994.
LA VIE DE QUI ?
Autobiographie. Après Un instant dans la vie
d’autrui, cet ouvrage voit le chorégraphe, à l’âge de
70 ans, témoigner de ses œuvres les plus récentes.
Dans un mélange de «vérité et de roublardise»,
il dit sans fard ses moments de désarroi.
Flammarion, Paris, 1996.
LETTRES À
UN JEUNE DANSEUR
Actes Sud, Paris, 2001.
LE MÊME ET UN AUTRE
Ed. Maurice Béjart, Lausanne, 2002.
OUVRAGES CONSACRÉS
À MAURICE
BÉJART
La vie et l’œuvre de Maurice Béjart ont fait
l’objet de très nombreuses publications.
Brève sélection.
BÉJART
Antoine Livio
La Cité/ L’Age d’homme, Lausanne,
1970, 2004.
MAURICE BÉJART –
L’ESPRIT DANSE
René Zahnd, entretiens.
Bibliothèque des Arts, Lausanne, 2001.
DANSER LE XXE SIÈCLE
Alain Béjart, conception et photographies.
Textes Léopold Sédar Senghor, Maurice
Béjart, Jacques Franck, Marie-Françoise
Christout, Roger Garaudy, Antoine Livio.
Hatier, Paris, 1977.
GIL ROMAN, BÉJART
BALLET LAUSANNE.
Les « photographismes » de François
Paolini sur le travail de Maurice Béjart et
Gil Roman.Textes François Weyergans,
Jean Pierre Pastori, François Regnault,
Patrick Ferla.
Ed. Favre, Lausanne, 2006.
BÉJART SECRET
Marcel Imsand (photographies), Jean
Pierre Pastori (texte)
Ed.Favre, Lausanne, 2007.
BÉJART, LE TOURNANT
Jean Pierre Pastori, Yvan Muriset
(photographies)
Ed.Favre, Lausanne, 1987.
THE ESSENCE OF BÉJART
William Como
Danad Publishing, New York,1972.
CONVERSATIONS AVEC MAURICE BÉJART
Michel Robert
Paroles d’Aube/ La Renaissance du livre,
Tournai, 2000.
AINSI DANSE ZARATHOUSTRA
Michel Robert
Actes Sud, Paris, 2006.
MAURICE BÉJART: UNE VIE
Michel Robert
Luc Pire, Bruxelles, 2009.
MAURICE BÉJART, L’UNIVERS D’UN CHORÉGRAPHE
Jean Pierre Pastori
Presses polythechniques et universitaires
romandes, Lausanne, 2017.
Plongez dans la richesse de l’œuvre de Maurice Béjart en visitant la version «desktop» du site.